Étonnante réplique du Petit Trianon de Versailles en Berry, le Château de Bouges illustre toute l’élégance du XVIIIe siècle. La parfaite rigueur de son architecture concourt à l’impression de quiétude émanant du parc. À l’élégance de l’architecture répond l’exceptionnelle qualité d’un ameublement sélectionné avec soin par la famille Viguier, de la Belle Epoque au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour recréer l’atmosphère raffinée du XVIIIe siècle.
Cette élégante « folie » bâtie en pierre de taille a été construite en 1765 par un architecte non identifié pour Claude Charles François Leblanc de Marnaval, maître de forges et directeur de la Manufacture royale de draps de Châteauroux.
Le , le château est acquis par l’homme d’affaires Henri Viguier (1877-1967) et sa femme Renée, propriétaire et président-directeur général du Bazar de l’Hôtel de Ville, célèbre magasin parisien qu’il développe et dont il assure la prospérité.
L’élégante femme du monde redécore et remeuble le château avec goût, alors que son mari, passionné de chevaux, aménage les communs. Ils lèguent l’ensemble à l’État en 1968. Protégé au titre des monuments historiques, le château de Bouges, comme une centaine d’autres monuments, propriété de l’État, est géré, animé et ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux.
Une reconstitution soignée.
Les Viguier restaurent le château, le décorent et le remeublent. En effet, à la suite de la succession difficile d’Henri Dufour, sa veuve, qui vit à Biarritz, fait enlever toutes les tapisseries, les meubles et objets mobiliers, et même des glaces et trumeaux. On enlève ainsi les tapisseries de la salle à manger et les dessus-de-portes « embellis de peintures à la manière de Boucher ».
Renée Viguier va rendre son atmosphère au château en multipliant les acquisitions de boiseries et de meubles. Elle bénéficie des conseils de l’épouse du couturier Jacques Doucet, qui avait réuni une prestigieuse collections de mobilier du XVIIIème siècle dans son hôtel de la rue Spontini.
Les Viguier achètent un mobilier de qualité mais relevant de la production courante des grands ébénistes parisiens, et n’hésitent pas à le compléter d’éléments de style. Ils constituent des ensembles de sièges à partir d’éléments disparates unifiés par l’emploi de la peinture « gris Trianon » alors à la mode.
Le confort de la demeure est amélioré par l’installation de l’électricité et du chauffage central et chacune des sept chambres dispose d’une salle de bains ou d’un cabinet de toilette avec l’eau courante. Les Viguier restaurent les compositions végétales des Duchêne et transforment le potager en jardins de fleurs, tandis que la serre reçoit des plantes exotiques.
En savoir plus:
Le site: http://www.chateau-bouges.fr/