Palais situé au cœur de la ville d’Eu, entre Normandie et Picardie, entre mer et forêt. Le château actuel a été commencé en 1578 par Henri de Guise et Catherine de Clèves. Les travaux se sont poursuivis grâce à la Grande Mademoiselle, cousine du roi Louis XIV. Au XIXe s., il devient la résidence d’été du roi Louis-Philippe qui y reçut deux fois la reine Victoria.
Longtemps demeure princière, puis royale, le château est maintenant propriété de la ville d’Eu et le domaine est classé Monument Historique depuis 1985.
Depuis 1973, il abrite le Musée Louis-Philippe.
Abritant aujourd’hui le Musée Louis-Philippe, le château évoque le souvenir de ses propriétaires successifs à travers ses collections et ses décors. Il garde en effet la trace des changements de goût et d’habitudes de ses différents résidents. Ainsi, si la Chambre dorée, avec ses murs nuancés de blanc et de gris, rehaussés d’or, rappelle l’époque de la Grande Mademoiselle, les couleurs chatoyantes des toiles murales du rez-de-chaussée évoquent les efforts d’Eugène Viollet-le-Duc, entre 1874 et 1879, pour doter le château d’une décoration unique. L’architecte utilise à cette fin des techniques longtemps abandonnées et remises à l’honneur au XIXe s., notamment l’art du vitrail.
Le soin et le luxe apportés à l’ornement des salles gardent néanmoins l’empreinte de Louis-Philippe. Ce dernier symbolise la plus prestigieuse période du château, très présente aujourd’hui, grâce à des dons et des achats qui, au fil des années, ont permis de reconstituer une partie du mobilier d’origine du château.
A cet égard, l’un des plus beaux atouts de ce monument reste, pour cette période, ses exceptionnels parquets, qui, plus qu’un simple parterre de bois, se révèlent être un véritable jeu de marqueterie.
Les collections
Abritant aujourd’hui le Musée Louis-Philippe, le château garde le souvenir de ses propriétaires successifs à travers de nombreux objets, tels que les services de porcelaine de Sèvres, les meubles ou les tableaux commandés par Louis-Philippe et ses descendants.
Autre curiosité, la présence de nombreux souvenirs liés au Brésil dont l’exceptionnelle berline du roi Jean V de Portugal. Il s’agit de la plus ancienne berline de fabrication française, conservée dans les collections publiques de notre pays. Entièrement redécorée, elle était devenue propriété de l’Empereur du Brésil, dont la petite-fille viendra s’installer en 1905 au château d’Eu avec son époux, le comte d’Eu, lui-même petit-fils de Louis-Philippe.
La Galerie de Guise remeublée grâce au Mobilier national
En mars 2012, la Galerie de Guise ouvrait ses portes au public. Cette vaste salle de réception est devenue au fil de l’histoire du château d’Eu la pièce la plus prestigieuse de l’édifice. Détruite lors d’un incendie, le chantier qui s’était ouvert au printemps 2010 avait permis d’achever sa reconstitution et de lui redonner toute sa beauté.
Une nouvelle étape importante va être franchie en 2017. Le Musée Louis-Philippe va pouvoir, grâce à un dépôt du Mobilier national, disposer dans la Galerie de Guise, un mobilier orné de tapisseries de Beauvais, commandées par Louis-Philippe pour cette salle, et composé de quatre canapés, six fauteuils et douze chaises.
C’est en janvier 1845 que Louis-Philippe approuva le devis pour la peinture des modèles de sièges pour la galerie des Guise dont il avait ordonné la composition dès la fin de 1841. L’achèvement du tissage était alors prévu pour la fin décembre 1846. Il n’intervint qu’à la fin de 1848, après la chute de la Monarchie de Juillet. En raison des évènements politiques, les tapisseries ne furent jamais utilisées à Eu.
En 2017, après près de 170 ans d’attente, cette commande royale va enfin pouvoir rejoindre sa destination grâce au dépôt du Mobilier national.
En savoir plus:
http://www.chateau-eu.fr