Dans le mouvement du style dit «néoclassique» apparut durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Claude Michel dit Clodion exécute des statuettes en terre cuite représentant des faunes, des nymphes, des bacchantes, des satyres inspirées de l’Antiquité grecque et romaine et de la mythologie, œuvres prisées par l’aristocratie et la bourgeoisie de l’époque et qui font sa réputation.
Sculpteur français (1738-1814) , Clodion est le fils de Thomas Michel et d’Anne Adam, fille de Lambert Sigesbert Adam. Il fait partie d’une grande lignée de sculpteurs lorrains.
En 1755, il part pour Paris afin d’entrée en apprentissage dans l’atelier de son oncle maternel le sculpteur baroque Lambert Sigisbert Adam. En 1759, Clodion intègre l’atelier de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) où il s’initie au nouveau style en vigueur la transition entre les styles rocaille et néoclassique.
Clodion se rend ensuite à Rome, élève de l’Académie de France à Rome de 1762 à 1769, il développe son goût pour la statuaire antique dont il a longuement étudié les modèles. il exécute des statuettes en terre cuite qu’il vend ensuite aux riches aristocrates de passage à Rome lors du Grand Tour.
La vogue de ce type d’objets due au succès du style grec détermine Clodion à poursuivre cette production dans son atelier à Paris. Parmi les nombreux collectionneurs à apprécier son oeuvre, il y avait le prince de Conti, le duc de Chaulnes et la duchesse de Bourbon.
En prenant comme modèles les maîtres de l’Antiquité, il crée des œuvres d’art en terre cuite et en marbre mais fait également de nombreux vases et travaux de décoration dans quelques palais parisiens.
Lorsqu’il conçoit ses figurines pour la manufacture de porcelaine de Sèvres, l’artiste associe formes et thèmes antiques à la richesse inépuisable des idées et à la joie de vivre du rococo. Parmi ses sculptures grand format existant en nombre restreint, citons avant tout la statue de marbre de Montesquieu (1779) commandée par le Roi.
On distingue deux grandes périodes dans son œuvre.
Une période influencée par Pigalle dans laquelle ses sculptures souvent de petites dimensions et en terre cuite sont inspirées de la mythologie grecque. Il représente fréquemment des faunes et des satyres enlaçant voluptueusement une bacchante. C’est la période charnière entre le baroque et le néoclassicisme. Dans ces terres cuites, le thème de Bacchus ainsi que la lascivité des modelés nous ramènent au Baroque tandis que le choix des sujets directement inspirés de l’Antiquité nous annonce le Néoclassicisme naissant.
Sa seconde période est marquée par le néoclassicisme style dominant à partir de 1770. Ses sculptures se distinguent alors par des bas reliefs à l’antique, des sculptures monumentales en particulier plusieurs monuments et surtout une très importante production destinée aux arts décoratifs. Ainsi, il fournit des bas reliefs aux bronziers pour des meubles de Riesener ou de Roentgen et des pendules souvent bornes. Il fournit également des modèles en haut reliefs de vestales, faunes et bacchantes pour des candélabres et torchères.
Après sa mort, Clodion fut fréquemment copié et sous le Second Empire de nombreuses versions furent créés d’après ses modèles.