Fortes d’environ 60 000 œuvres, les collections du château de Versailles couvrent de très larges domaines. Cet ensemble reflète la double vocation du Château : palais autrefois habité par les souverains et leur suite et musée dédié « à toutes les gloires de la France » inauguré par Louis-Philippe en 1837.
Ce Musée de l’histoire de France aux vertus pédagogique et politique déployé dans l’intégralité du château offrait et offre encore de nos jours une vision chronologique et thématique de l’histoire nationale. Pour mener à bien son projet, le roi avait réuni à Versailles une riche collection, principalement de peintures et de sculptures, allant du XVIe au XIXe siècle. Cette collection était constituée d’envois d’œuvres appartenant aux collections nationales, de copies, mais également de commandes ou d’achats.
Cette politique entamée par Louis-Philippe se prolonge de nos jours, faisant de Versailles une des plus riches collections iconographiques françaises. Toutefois, à son arrivée à la tête de Versailles en 1892, Pierre de Nolhac insuffla un regain d’intérêt non démenti depuis pour l’histoire du château et de ses occupants avec l’idée que le château était également un lieu dans lequel la cour avait vécu pendant plus d’un siècle.
Ainsi Versailles et ses deux satellites que sont le Grand et le Petit Trianon restent pour la majorité des visiteurs des palais dont les collections, à travers l’ameublement présenté à l’intérieur et les sculptures montrées dans les jardins, renvoient à des périodes où Versailles était une résidence habitée .
Si la statuaire reflète encore parfaitement ce qu’était le château et ses jardins sous l’Ancien Régime, il n’en n’est pas de même pour les collections de meubles et d’objets d’ameublement. En effet, à la différence des deux Trianon, le château, vidé sous la Révolution, n’a pas fait l’objet d’une campagne de remeublement sous l’Empire.
Il a fallu attendre le règne de Louis-Philippe pour que le château connaisse une première ébauche d’ameublement dans l’idée d’évoquer ce qui avait disparu. Après de timides avancées, la politique d’acquisition de meubles et objets de l’Ancien Régime est au cœur de l’action de l’Etablissement Public du château de Versailles, faisant du château le plus riche musée du mobilier royal français.