Coupe en Céramique Persane

Coupe en céramique persane attribuable à la période seldjoukide (XIIe-XIIIe), faite d’un empâtement artificiel d’une belle couleur turquoise intense.
Cette pâte céramique, plus composite et plus légère que l’argile à figues commune, est en fait la réintroduction dans la Perse islamique de cette époque d’un matériau déjà utilisé depuis au moins le IIe millénaire avant J.-C. en Égypte, en Syrie et en Mésopotamie et connu sous le nom de « faïence égyptienne », mais qui était tombé en désuétude.

Coupe en Céramique Persane. (c) Uwe Dobler Interiors, Proantic

Abu’l Kashim de Kashan, membre d’une illustre famille de potiers, dans son célèbre traité de 1301, nous donne une description précise des composants de ce mélange : dix parts de quartz pulvérisé, une part d’argile plastique et une part de verre. Le résultat était une pâte blanche, presque translucide, qui était ensuite recouverte d’une glaçure transparente ou colorée (le plus souvent turquoise) sous (ou sur) laquelle un décor peint pouvait être exécuté.

Coupe en Céramique Persane. (c) Uwe Dobler Interiors, Proantic

De tels objets, témoignages de mondes lointains et de civilisations différentes et mystérieuses, arrivés en Europe à la suite d’échanges commerciaux ou de guerres sectaires, ont toujours exercé une fascination considérable sur les Occidentaux, qui les « enchâssaient » dans des montures typiquement européennes, non seulement pour les mettre en valeur mais aussi pour affirmer une suprématie politique, culturelle, artistique et religieuse.
Notre coupe a également suivi ce destin et a été montée sur un magnifique socle en cuivre doré à base circulaire, orné de six pétales en relief, d’une tige hexagonale et d’un nœud serti de six pierres précieuses en pâte de verre bleue, datant du XIVe siècle.

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