Créée aux 3 et 5 boulevard des Capucines à Paris en 1889, Daï-Nippon est une compagnie de fabrication de meubles. S’inspirant des arts chinois et japonais, et utilisant des matières importées d’Asie telle que la nacre de Tonkin ou la laque chinoise qu’elle incorporait à son mobilier fabriqué en France, cette société s’était spécialisée dans les objets d’art et les meubles liés au « japonisme » si cher aux goûts de l’époque , à l’instar d’Eugène Viardot, L’escalier de cristal, Perret et Vibert… Esthètes et collectionneurs sont séduits par le raffinement d’un Extrême Orient adapté au goût français.
Cette « compagnie japonaise et chinoise » est spécialisée dans « l’installation complète d’appartements japonais et chinois », l’importation de bambou, de matières premières, d’objets d’art et de meubles en bambou directement depuis l’Extrême-Orient. A cette époque, le siège parisien est dirigé par Charles Roullier, qui est mentionné comme étant le seul représentant de la Daï Nippon pour l’Europe.
En 1893, le directeur parisien de la Daï Nippon est un nouvel homme : Eugène Augot. La société semble s’agrandir alors puisqu’elle propose des « ameublements en tous styles ». Il apparaît que ce soit à cette époque que le siège parisien ait débuté sa propre fabrication mobilière, avec des artisans locaux.
Cependant, elle garde son activité d’origine, en continuant d’importer des meubles et objets depuis la Chine et le Japon. Elle a de nombreux comptoirs d’achats dans tout l’Extrême-Orient : Shangaï, Canton, Hong Kong, yokohama, Kobé et Nagasaki (connue pour son thé vert tamaryokucha). Son mobilier variait du meuble de jardin au meuble d’interieur, qu’il soit en bambou, en bronze ou en bois.