L’oeuvre de la peintre Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) est présenté du 23 septembre 2015 au 11 janvier 2016 dans les galeries nationales du Grand Palais.
Élisabeth Louise Vigée Le Brun est l’une des grandes portraitistes de son temps, à l’égal de Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Issue de la petite bourgeoisie, elle va trouver sa place au milieu des grands du royaume, et notamment auprès du roi et de sa famille. Elle devient ainsi le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. L’exposition, qui est la première rétrospective française à lui être consacrée, présente près de 130 œuvres de l’artiste, construisant un parcours complet à travers un œuvre pictural majeur et une grande page de l’histoire de l’Europe.
LES IMAGES ET LES DÉBUTS D’UNE FEMME ARTISTE
L’exposition, thématique et chronologique, s’ouvrira sur les représentations nombreuses d’Elisabeth Vigée Le Brun, qui réalisa une dizaine d’autoportraits. Auteur de Souvenirs rédigé en 1835, elle a laissé de précieux témoignages sur son temps, le fil de sa carrière, les événements historiques, mais aussi sur elle-même. C’est l’image d’une femme artiste qu’elle élabore, en un temps où la scène artistique est largement dominée par les hommes. Ses débuts sont évoqués par les portraits de ses proches qu’elle réalise très jeune, formée auprès de son père, le pastelliste Louis Vigée. La consécration de jeunes artistes féminines au début des années 1780 est illustrée par leurs portraits et par l’allégorie peinte par Vigée Le Brun pour son entrée à l’Académie de peinture.
PORTRAITISTE DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE
Portraitiste habile, en pleine possession de ses moyens dès l’âge de vingt ans, Vigée Le Brun est amenée à travailler pour la cour à partir des années 1770. Elle représente les membres de la famille royale avant d’être sollicitée par la reine qui a besoin d’un portrait officiel. On est en 1778, Mme Vigée Le Brun est le premier peintre qui parvienne à répondre aux attentes Marie-Antoinette. De portrait en portrait, c’est une nouvelle image de la reine qui s’élabore, non seulement celle d’une souveraine, mais celle d’une femme de son temps et d’une mère.
ENFANCES
Essentiellement peintre des femmes de la noblesse, Vigée Le Brun évoque aussi dans sa peinture les liens qui les unissent à leurs enfants. Portraits de sa fille, d’enfants de ses amis, de ses clients ou des enfants de France, tous expriment la sensibilité, la tendresse et l’espièglerie, dans une veine rappelant Chardin et Drouais.
LE PASTEL
Un des points forts de l’exposition sera la présentation d’une vingtaine de pastels d’Elisabeth Vigée Le Brun, pour la première fois rassemblés et exposés. C’est un des aspects méconnus de son œuvre. Or, fille de pastelliste et portraitiste, il semble qu’elle ait privilégié cette technique qui permet de saisir, en une trentaine de minutes, les caractéristiques d’une physionomie sans lasser son modèle. A contrario, elle a manifestement peu dessiné, ce qui est souvent le cas des portraitistes.
Vraisemblablement formée à la technique du pastel auprès de son père, elle s’y est adonnée avec talent, devenant une pastelliste honorable, aux côtés de ses confrères Louis Ducreux, JeanBaptiste Perronneaux ou Adélaïde LabilleGuiard. La seconde moitié du XVIIIe siècle prône le «naturel» et la sincérité. C’est pourquoi il est aussi l’âge d’or du pastel. Les portraits de Vigée Le Brun et si appré- ciés pour l’impression de simplicité et de proximité qui s’en dégagent, doivent beaucoup à sa maîtrise du pastel.
Elle y recourt à nouveau lors de ses excursions en Suisse (1807-1808). La légèreté de ce médium lui permet de s’asseoir au milieu de la nature pour essayer de fixer sur le carton les effets d’atmosphère et le «pittoresque» qui la saisissent.
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