La feuille en papier de cet éventail plié est peinte à la gouache d’une scène galante et le revers d’une maisonnette sur une île. Monture en ivoire repercé, gravé et peint avec au centre un sujet d’inspiration chinoise. Vers 1770-1780
Hauteur totale : 27 cm ; la feuille 12 cm
Dans un coffret à éventail chiffré sous couronne comtale, fin XIXe siècle
L’éventail est à la fois familier et méconnu. Accessoire de mode et objet d’art, il allie le savoir-faire d’artisans à la création artistique. Soumis à la fugacité des modes, il se renouvelle sans cesse. Importé d’Asie à la Renaissance, au milieu des cargaisons d’épices et de soies, l’éventail est adopté en France sous le règne de Louis XIV. Une corporation spécifique, celle des éventaillistes, créée en 1676, assure rapidement la domination des artisans français en Europe.
Au cours du XVIIIe siècle, Paris devient ainsi la capitale de l’éventail. Le choix des décors suit alors la production des peintres à la mode et participe à la diffusion de l’art français en Europe, tout en montrant une singulière diversité. Tout peut être représenté sur un éventail : la mythologie, l’histoire antique comme l’histoire religieuse côtoient des scènes galantes. Ce sont aussi des décors empruntés à la vie quotidienne de la cour ou du peuple de Paris, ou encore des faits d’actualité, naissances et mariages royaux ou victoires militaires, célébrés par des fêtes publiques.
À la fois familier et méconnu, l’éventail n’est pas un simple accessoire de mode… Importé d’Asie à la Renaissance, il est adopté en France sous le règne de Louis XIV. Paris est sa capitale pendant le XVIIIe, son siècle d’or, puis la Révolution interrompt brutalement la production des artisans d’art. Avec le premier Empire, l’éventail renaît dans sa production, dans son utilisation, dans son format… Beaucoup plus petit que ses prédécesseurs, il diffuse l’imagerie politique, s’illustre de sujets de divertissement ou de curiosité. Après la Restauration, avec l’essor de l’industrie, l’éventail vit son second âge d’or. De grandes maisons voient le jour, comme celle de Félix Alexandre, fournisseur officiel de l’Impératrice Eugénie. Renouant avec l’excellence, les artisans sont au sommet de leur art.
Une corporation spécifique, celle des éventaillistes, créée par Colbert en 1676, assure rapidement la domination des artisans français en Europe. Étaient éventaillistes ceux, établis à Paris, qui pliaient et montaient les feuilles. Les tabletiers, qui réalisaient les montures, travaillaient quant à eux dans l’Oise. Au cours du XVIIIe siècle, Paris devient la capitale de l’éventail.