Suite de 6 assiettes plates en faïence fine du service de style japonisant dit aux grands oiseaux d’après les dessins de Millet. Il a été fabriqué par la manufacture de Jules vieillard à Bordeaux dans les années 1870.
Ce service est exceptionnel à plus d’un titre. Les dessins variés illustre le mouvement éclectique qui gagne les arts au cours de la seconde moitié du XIXe.
Les assiettes sont rehaussées et émaillées. Il s’agit de l’un des services les plus précieux de vieillard. Millet s’est inspiré des estampes japonaises d’Hokusaï et d’autres artistes pour réaliser ce service.
Ces “décors japonais”, maintes fois réédités et signés avec un sceau lui-même japonisant ont été largement exportés, via le port de Bordeaux, car très recherchés pour leur élégance et leur extrême délicatesse. Ils sont caractéristiques de l’orientalisme bordelais et ont même été repris par Longwy après la fermeture des établissement Vieillard
Manufacture Vieillard
Adoptant pour ses faïences le procédé anglais, la céramique bordelaise prend au XIXe siècle un nouvel essor. La production devenant industrielle, elle s’ouvre alors à un public plus large sans perte de qualité. David Johnston, ayant fondé une faïencerie sur le quai du Bataclan, s’associe en 1840 à Jules Vieillard (1813-1868), un commerçant parisien.
Lui succédant six ans plus tard, ce dernier use habilement des techniques spécifiques à la faïence fine. Multipliant les décors, Vieillard réalise une céramique élégante répondant au goût d’une clientèle bourgeoise.
À son décès en 1868, ses deux fils, Albert et Charles Vieillard, reprennent la manufacture, qui emploie alors mille trois cents ouvriers. Au début de la IIIe République, la faïencerie bordelaise occupe le troisième rang dans l’importance des établissements céramiques, derrière les manufactures de Sarreguemines et de Creil-Montereau. Outre un bon réseau de distribution parisien, elle bénéficie également du marché d’exportation, porté par les navires chargés de grands vins quittant le port de Bordeaux.
Les faïences Vieillard, couronnées à plusieurs reprises aux expositions universelles, se distinguent par la délicatesse de leur exécution ainsi que par la variété de leurs motifs décoratifs.