Auteur: Karin Blanc
Editeurs: Monelle Hayot
Après un XIXe siècle de fonte, une véritable renaissance de la ferronnerie eut lieu en France dans la première moitié du XXe siècle, en particulier autour des Expositions internationales de 1925, 1931 et 1937. De nombreux témoignages en subsistent à Paris, Bordeaux, Lyon, Reims et Nancy, entre autres. Leurs auteurs sont aujourd’hui presque tous oubliés.
Cet ouvrage retrace la carrière d’une trentaine d’entre eux. Quelques-uns restèrent fidèles aux méthodes classiques de la ferronnerie, d’autres se mirent dès les années 1920 à utiliser la soudure autogène. À travers plus de mille images, le livre présente leur ferronnerie d’architecture pour des banques, des grands magasins, des paquebots, des bureaux de poste, des centraux téléphoniques, des églises et des immeubles. Une superbe rampe d’escalier aux iris d’Émile Robert boulevard de Courcelles évoque celles du Théâtre des Champs-Élysées de Baguès. Les balcons de l’hôtel Lalique par Nics frères sur le cours Albert Ier renvoient à ceux de la maison-atelier d’Edgar Brandt boulevard Murat. L’horloge monumentale d’Adalbert Szabo pour la façade du Temps rue des Italiens annonce les lampadaires télescopiques de Raymond Subes pour le pont du Carrousel. Le livre évoque également le travail plus délicat de ces artistes sur le mobilier, le luminaire, les vases, les pendules, les bijoux, les coupe-papier et même des objets du quotidien, tels des verseurs à vin.
L’engoument pour la ferronnerie fut européen. Certains artistes vinrent étudier auprès de leurs collègues à Paris. D’autres participèrent aux Expositions internationales. Plusieurs architectes dessinèrent la ferronnerie de leurs immeubles. Le livre évoque plus brièvement les personnages en fer découpé de Franz Haguenauer à Vienne, le mobilier et les objets soulignés de métal de Gustave Serrurier-Bovy en Belgique, la ferronnerie d’architecture et d’art d’Éric Ehrströim à Helsinki. Le travail des frères Badia pour Antoni Gaudí i Cornet à Barcelone, celui d’Alessandro Mazzucotelli à Milan et de Giuseppe Michelucci à Florence, de Jan Eisenloeffel aux Pays-Bas, de Julia Keilowa à Varsovie, de Gyula Jungfer à Budapest est aussi présenté. De même que les œuvres d’après les dessins des architectes Jan Kotěra et Josef Gočár à Prague, de Fyodor Schechtel à Moscou, de Gunnar Asplund à Stockholm et de Raimondo d’Aronco à Istanbul.