Le château de Fontainebleau présentera une exposition originale de 250 œuvres graphiques (dessins, aquarelles, gouaches, estampes) issues des collections du château. Ces œuvres, accompagnées de deux grandes maquettes historiques du château, mettront en lumière l’architecture, les décors et les jardins du château au fil des siècles et constitueront un véritable portrait dessiné de la demeure des rois.
Le château de Fontainebleau n’est pas identifié comme abritant une collection d’arts graphiques alors qu’il conserve plus de 3 500 feuilles. Ce fonds iconographique de première importance sur le château correspond non seulement au fonds palatial d’estampes, envoyées dès le début du XIXe siècle pour orner les appartements, mais aussi aux multiples acquisitions effectuées depuis le début du XXe siècle pour constituer le « musée historique », soit près d’un siècle d’enrichissement des collections nationales.
Le château de Fontainebleau, par les planches qui lui sont consacrées dans les Plus excellents Bastiments de France de Jacques Ier Androuet du Cerceau en 1579, apparaît comme un lieu symbolique où se cristallise la figure royale et où s’exprime la souveraineté. Dès lors, la notion de portrait de la résidence royale apparaît, faisant naître des descriptions littéraires comme celle du Père Dan de 1642 jusqu’aux guides de tourisme des XVIIIe et XIXe siècles, sans oublier les monographies illustrées d’Antoine-Laurent Castellan en 1840 ou de Rodolphe Pfnor en 1863, dont le château possède les dessins originaux.
L’exposition soulignera l’importance du dessin, ses conventions et les usages des documents produits (gestion du palais, délimitation cadastrale, projets de transformation ou de restauration, souvenirs, illustrations…). Les vues de Fontainebleau, par le biais de la gravure, sont diffusées par les plus grands artistes, tels qu’Israël Silvestre ou Adam Perelle, jusqu’aux albums de Jacques Rigaud au XVIIIe siècle, avant que la lithographie n’en prenne le relai et s’efface peu à peu devant la photographie.
Les représentations font apparaître la volonté de camper le château dans toute son étendue et d’attirer l’attention sur ses curiosités architecturales, mais aussi de souligner l’originalité de ses décors, la richesse des jardins et de ses fontaines. Foyer de création artistique, Fontainebleau devient une référence pour les artistes dès le XVIe siècle. Architectes, peintres, dessinateurs et sculpteurs, parmi lesquels Pierre Fontaine, Eugène Isabey, Eugène Delacroix, s’attachent aux grands décors.
Mais au-delà de l’étude, le château passe de sujet à acteur, servant la mise en scène des grands événements de la monarchie française ou des Premier et Second Empires, depuis le baptême de Louis XIII, les cérémonies de l’Ordre du Saint-Esprit, le mariage de Louis XV, l’abdication de Napoléon Ier, les réceptions des princesses… sans oublier la chasse, les feux d’artifices et le théâtre, dont plusieurs dessins conservent le souvenir.
L’exposition est conçue comme une promenade dans le temps et l’espace et présente les multiples facettes du château, articulées autour des cours et des jardins, des salles emblématiques mais aussi des grands décors.
Deux maquettes du domaine permettront de restituer des bâtiments disparus ou transformés et de comprendre l’évolution architecturale du château. L’exposition s’achèvera par l’évocation de la diffusion de l’image du château dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment via la photographie, à l’occasion du développement du tourisme.
Le public pourra ainsi découvrir le château à travers les siècles grâce à la vision des artistes et des architectes qui l’ont façonné et immortalisé. L’exposition a pour ambition de constituer « le dictionnaire amoureux » d’un inventaire graphique du château, de son parc et de la forêt. Elle invite ainsi les visiteurs à renouveler le regard sur le château et sur son histoire complexe.
château de Fontainebleau . Fontainebleau, portraits d’un château . Exposition jusqu’au 25 mars 2024