Giorgio Vasari a réuni ce qui fut probablement la première collection de dessins fondée sur une logique historisante : le légendaire Libro de’ disegni, conçu comme parallèle à la seconde édition des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, parue à Florence, en 1568, chez les Giunti. Vasari ne cesse de mentionner, dans cette seconde édition des Vies, qu’il possède dans son Livre des dessins – in nostro Libro de’ disegni – des feuilles de l’artiste dont il est en train de rapporter la biographie et l’oeuvre, et décrit certaines d’entre elles avec plus ou moins de précision. Mais les cas dans lesquels il a été possible de leur faire correspondre une oeuvre conservée de nos jours sont relativement rares. Ainsi, dans la Vie de Giulio Romano, Vasari décrit-il, au plafond de l’une des salles du Palazzo Te de Mantoue, une peinture à l’huile représentant la Chute d’Icare, dont il indique, pour finir : « Et dans notre Livre des dessins de différents peintres, est le dessin même de cette fort belle histoire, de la propre main de Giulio ». Le dessin se trouve aujourd’hui dans la collection du Louvre.
Actuellement sont recensés, au total, seize de ces dessins identifiés grâce au témoignage de Vasari, dont : le Projet pour le monument équestre de Francesco Sforza par Piero del Pollaiuolo (Albertina), la Judith de Mantegna (Offices), la Tête de femme attribuée à Verrocchio (Louvre), le Mercure purgé de Peruzzi (Louvre), le Jeune garçon pincé par une écrevisse de Sophonisba Anguissola (Naples, Capodimonte), la Vierge de Miséricorde de Rosso (Louvre), la Pietà de Clovio (Louvre) et Pépin triomphant d’Astolphe, roi des Lombards de Girolamo Siciolante da Sermoneta (Louvre).
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