Au début de la IIIe République, la faïencerie bordelaise occupe le troisième rang dans l’importance des établissements céramiques, derrière les manufactures de Sarreguemines et de Creil-Montereau. Outre un bon réseau de distribution parisien, elle bénéficie également du marché d’exportation, porté par les navires chargés de grands vins quittant le port de Bordeaux. Les faïences Vieillard, couronnées à plusieurs reprises aux expositions universelles, se distinguent par la délicatesse de leur exécution ainsi que par la variété de leurs motifs décoratifs.
Eugène Millet (1819 – 1879), est un architecte décorateur français. Il a étudié aux Beaux-Arts puis est devenu architecte diocésain à partir de 1848, avant de participer à la commission nationale des monuments historiques. Il fut l’élève de Viollet-le-Duc.
Il créera pour la Manufacture de bordelaise Vieillard un service de faïences appelée « Les Grands oiseaux » qui a eu en son temps un très grand succès, dans un style japonisant influencé par Bracquemond et inspiré par les estampes d’Hokusaï.
À la différence du service de Bracquemond réalisé pour Creil-Montereau, il dessine ici des oiseaux s’envolant sur toute la surface des faïences. Ces “décors japonais”, signés avec un sceau lui-même japonisant ont été largement exportés, via le port de Bordeaux, car très recherchés pour leur élégance et leur extrême délicatesse. Ils sont caractéristiques de l’orientalisme bordelais et ont même été repris par Longwy après la fermeture des établissement Vieillard.