Hauteville House est une maison, actuellement musée Victor Hugo, située au 38 rue Hauteville à Saint-Pierre-Port à Guernesey, île faisant partie de l’archipel anglo-normand.
Victor Hugo acquit cette maison le 16 mai 1856 afin de ne pas être expulsé, la loi guernesiaise interdisant d’expulser les personnes ayant des propriétés dans l’île. Construite vers 1800 par un corsaire anglais, la maison appartenait à un certain William Ozanne mais, ayant la réputation d’être hantée par l’esprit d’une femme qui s’y était suicidée, elle était inoccupée depuis plusieurs années. Selon l’usage anglais, Hugo la baptisa mais non pas Liberté comme il en avait l’intention mais Hauteville. Elle fut transformée, aménagée, meublée et décorée au fil du temps par l’écrivain qui y vécut en exil de 1856 à 1870 et y est revenu pendant l’été 1878.
Elle se compose de 4 niveaux et est dominée au troisième étage par un belvédère ou crystal room ou look out d’où l’on découvre le port de Saint-Pierre-Port.
Le jardin en contrebas, planté d’arbres et fleuri en abondance, profite de la douceur du climat.
Cette maison fut acquise par Victor Hugo avec les premiers succès de la publication du recueil de poésies Les Contemplations.
Propriété de la Mairie de Paris depuis mars 1927 à la suite d’une donation par les descendants, la maison et le jardin se visitent.
Victor Hugo transforma entièrement cette maison, il abattit des cloisons, fit construire sur le toit le look out, ce belvédère vitré qui devait devenir son cabinet de travail ; il la meubla entièrement, la décora, la façonna, suivant les caprices de son étonnante imagination, marquant tout de son empreinte, soignant chaque détail comme il soignait chacun de ses vers.
Tout y est l’oeuvre du poète, depuis les caissons des plafonds jusqu’aux lambris des parois, depuis les chambranles des portes jusqu’aux frises des cheminées. Il dira lui même dans une lettre à Jules Clarétie : « J’ai manqué ma vocation, j’étais né pour être décorateur ». Le feu de l’installation dura de 1856 à 1859. Pendant ces trois années il passa des après-midi entières à courir les vieilles maisons de Saint Pierre Port, les brocanteurs, les fermes des paroisses, à la recherche de meubles anciens, de boiseries, de porcelaines, de soieries, de tableaux.
Dans cette île qui fut longtemps un centre de course et de contrebande, et où l’industrie du meuble connut au 18ème siècle une véritable prospérité, Hugo trouva des trésors. Charles écrit : « On le voyait revenir le soir suivi de voitures chargées de coffres, d’armoires, de bahuts »
Visiter Hauteville House, c’est parcourir une de ses oeuvres. Si l’extérieur de la maison est quelconque, l’intérieur, création de Hugo, est unique. Hauteville House avait à Guernesey la réputation d’un Palais des Mille et une Nuits.