Au XVII et XVIIIème siècles, les conquêtes et les découvertes nouveaux ont sensibilisé la curiosité des botaniques. Des milliers d’espèces végétales furent collectées et envoyées avec beaucoup de difficultés en Europe. Sous la protection des souverains et des princes on été réunies des collections de plantes exotiques dans des jardins botaniques et dans des orangeries, puis dans des serres chauffées, pour protéger durant les saisons froides, les espèces les plus fragiles…
Début XIXème, les progrès des techniques d’architecture permettent utilisation du fer et du verre pour la constructions de grandes verrières. En France, l’architecte Rohault de Fleury construit les premières serres horticoles notamment celles du Museum d’histoire naturelle du Jardin des plantes à Paris, en 1833. En Angleterre, le paysagiste et architecte Joseph Paxton s’illustre dans ma première moitié du siècle en proposant des serres aux structures des plus aériennes et lumineuses; ses innovations seront utilisées à d’autres fins ainsi lui confiera t’on la réalisation de la structure destinée à abriter la première exposition universelle celle qui se tint à Londres en 1851: Le fameux Crystal Palace….
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, de nombreux particuliers souhaitent ériger dans leur demeure un jardin d’hiver. Les constructions de fer et de verre viennent souvent s’adosser à des habitations existantes. On y cultivait des espèces ornementales: des fougères arborescentes, des palmiers, des bambous.
Ces pièces constituaient des salons dans lesquels les propriétaire pouvaient donner des réceptions d’autant plus appréciées qu’elles se déroulaient dans un cadre lumineux, au décor végétal luxuriant propre à susciter l’évasion des esprits vers des lieux exotiques.
c’est dans l’esprit de ses pièces majestueuses qu’a été construit vers 1880 le jardin d’hiver de Paul de Geiger. Insoupçonnable de l’extérieur, elle a été érigée à l’extrémité de sa demeure qui abrite à présent le musée de la faïence. Il s’agit d’une pièce de plan carré dont deux côtés opposés sont des verrières, les deux autres sont constitués de murs entièrement recouverts de faïences glaçurées.
Le programme iconographique a été commandité par le directeur de la manufacture et constitue un rappel de la grandeur de l’entreprise. Des médaillons au dessus des portes s’attachent ainsi à illustrer la dynastie des faïenciers; ils représentent pour l’un Paul Utszchneider, l’ancêtre » fondateur » et alexandre de Geiger son gendre qui lui donna par la suite ses dimensions internationale et industrielle. Des monogrammes fixés dans les métopes de la frise qui surplombe la salle sont les initiales des membres de la famille et sont là comme un rappel ultime des grands noms de la manufacture.
Une fontaine monumentales en majolique occupe le centre de l’un des murs: elle a été crée dans le gout de la Renaissance Italienne avec des niches en grotte abritant des dauphins; ceux-ci encadrent un panneau représentant deux nymphes qui évoluent dans un décor floral composé d’iris, au centre du motif d’arums et de roseaux.
De part et d ‘autre de cette fontaine, deux ensembles en carreaux de faïence figurent des vues de Sarreguemines, à gauche le petit pavillon de » rendez-vous » de Paul de Geiger qu’il fit construire à Sarreguemines sur la rive droite de la Sarre; à droite, il a fait représenter les bâtiments de l’usine. Sur le mur opposé, encadrant la porte d’entrée du jardin d’hiver, deux allégories symbolisent le feu et la terre, deux éléments dont la fusion au sein des fours permettent la création des chefs-d’oeuvre de l’Art céramique dont la manufacture de Sarreguemines a fait son idéal. Enfin, deux panneaux verticaux aux motifs floraux signés C.Schuller annoncent par leur composition l’Art nouveau; elles sembles avoir été placée là afin de rappeler la vocation du lieu: abriter des variétés de plantes précieuses et délicates.
En savoir plus:
www.sarreguemines-museum.eu