Né sous Louis XV et mort sous Louis-Philippe, jean batiste Mallet ( 1759 – 1835) fait partie de ces artistes qui échappèrent en partie au néoclassicisme, passant d’une manière sentimentale à la Greuze, encore très XVIIIe siècle, au style troubadour.
Il fut l’élève à Toulon de Julien, puis à Paris de Prud’hon. Son œuvre comprend des gouaches et des aquarelles de petit format qui constituent une chronique mondaine de son époques : scènes d’intérieur inspirées par Greuze, scènes de boudoir plus légères. Avec ses scènes d’intérieur, Jean-Baptiste Mallet se fait le chroniqueur des mœurs et des costumes. Il s’intéresse particulièrement à l’intimité des toilettes féminines : le bouquet que l’on attache à son corsage, le bas que l’on enfile, le métier d’une brodeuse…
En peinture, la touche de Mallet, contemporain de Boilly, est d’une grande finesse, très lumineuse, et confère de l’élégance à cette peinture de genre mineur, mais dont l’intérêt iconographique est remarquable.
Parfois, et c’est là qu’il révèle ses plus subtiles qualités, Mallet se rallie au goût troubadour propre à la période 1800-1830. Remettant le Moyen Âge à l’honneur, les peintres de ce courant choisissent des thèmes et des décors de l’époque médiévale, avec un grand souci de réalisme. (Geneviève de Brabant, musée de Cherbourg ; la Salle de bains gothique, musée de Caen). Le coloris plaisant, le ton galant (l’Heure du rendez-vous, musée de Tours), ont souvent fait confondre ses œuvres avec celles de Van Gorp, qui furent très imitées (Paris, musée Cognacq-Jay).
Ainsi, dans la salle de bain gothique, le dallage à motifs du sol, la nature et la couleur de la pierre (murs et baignoire), la forme rectangulaire, simple et pure, de la baignoire, le vitrail, la porte, les parois et le plafond de la pièce (utilisation des arcs brisés, impression de hauteur, d’espace et de vide) et les accessoires rappellent avec précision le style gothique.