L’exposition de Jean Mayodon, un des plus grands céramistes de son temps, se poursuit jusqu’au 15 avril 2024, à l’Orangerie des musées de Sens, qui présente quelques-unes de ses œuvres les plus célèbres, des petits vases comme des œuvres monumentales.
L’exposition constitue une opportunité inédite de montrer à un large public l’œuvre de cet artiste, l’un des plus grands céramistes du 20e siècle. Peu de manifestations lui ont été consacrées et le seul ouvrage d’importance sur son travail (G. Landrot, 2005) est actuellement épuisé. Né en 1893 à Sèvres, Jean Mayodon installe son atelier dans la maison. Il rencontre le graveur Félix Bracquemond (1833-1914), Auguste Rodin (1840-1917), Émile-Antoine Bourdelle (1861-1929), Claude Monet (1840-1926), Henri-Edmond Cross (1856-1910) et la célèbre danseuse Isadora Duncan (1877-1927) dont il dessinera les danses sur ses vases.
Peignant avec des oxydes métalliques (fer, cuivre, plomb, chrome et manganèse), il cherche à dominer parfaitement les techniques de cuisson et les secrets du feu pour que les matières employées servent l’expression du décor. Dans la lignée d’André Metthey (1871-1920) qu’il qualifie de « magicien de la couleur et de l’or », ses recherches l’amènent à la maîtrise de la cuisson de l’or pour mettre en lumière les couleurs les plus raffinées.
Passionné par les poteries précolombiennes, l’art persan, l’Antiquité grecque et étrusque, les Égyptiens, les fresques italiennes, il remet au goût du jour les histoires antiques et les légendes mythologiques en leur apportant une nouvelle jeunesse. Il dessine et décore ses pièces avec des rondes de nymphes, de centaures, de sirènes, de tritons, de dieux et des danseuses évoquant une Antiquité forte et joyeuse.
Jean Mayodon expose dans de nombreux Salons (Salon d’Automne, Exposition internationale des Arts Décoratifs…). Conseiller artistique de la Manufacture de Sèvres, nommé au Conseil d’Administration de l’Institut français de la céramique, il est nommé en 1941 directeur artistique de la Manufacture de Sèvres. Jusqu’en 1942, il crée pour la Manufacture plus de 80 formes de vases.
La production personnelle de Mayodon comprend aussi des œuvres de grande taille : fontaines, sculptures, panneaux décoratifs, etc. destinées à des demeures de particuliers, à des bâtiments officiels ou à de grands paquebots (Le Normandie, La Marseillaise et Le France). S’inspirant de ceux qui ont renouvelé l’art de la céramique (Théodore-Deck, Auguste Delaherche, Jean Carriès, et particulièrement André Metthey), tant dans le décor que dans les formes et les matières, il cherche toutefois à renouer avec la tradition antique du vase aux formes et décors épurés.
