Au début du XVIIIe siècle, le commerce maritime entre l’Europe, l’Afrique, l’Amérique et l’Asie se développe. Par l’intermédiaire de compagnies de commerce, l’Europe importe des produits tropicaux comme le sucre, le café et le cacao qui connaissent un grand succès succès à la cour. Reconnu pour ses vertus fortifiantes, aphrodisiaques ou énergétiques, sa consommation augmente au cours des siècles avant de se démocratiser pendant la révolution industrielle.
C’est Louis XV, qui est considéré comme le plus grand amateur de cette boisson à base de cacao. Il arrive que le Roi prépare lui-même son breuvage dans les cuisines de ses Petits Appartements.
C’est au XVIIIe siècle que furent dessinées et conçues les plus belles chocolatières. La plupart d’entre elles, véritables objets d’art, ont été réalisées en argent, vermeil ou cuivre.. Puis pour des raisons d’esthétique et de confort, les services à chocolat ont adopté la porcelaine.
Les toiles de Maître du XVIIe et XVIIIe siècle nous montrent combien cet objet est si précieux pour les gourmands, qui n’oubliaient jamais de l’emporter dans leur valise lors de leurs voyages.
Ce qui identifie la chocolatière ce n’est pas son manche, mais l’orifice circulaire percé dans le couvercle. En effet pour incorporer à l’eau ou au lait l’épaisse pâte de cacao, il était nécessaire que le mélange versé dans la chocolatière soit chauffé et mélangé en permanence par un « moussoir » a ailettes.
Le « moussoir » est introduit à travers le couvercle, grâce à cet orifice. Ce fouet, généralement réalisé dans des bois durs comme le buis ou le palissandre servait à faire mousser le chocolat que l’on réchauffait dans la chocolatière avant de le servir.
La préparation du chocolat réclame un long bouillonnement et une constante agitation du liquide. Ces longs préparatifs, destinés à faire fondre toutes les parcelles du chocolat et à faire mousser la boisson, sont à l’époque, souvent dévolus à des serviteurs noirs.