La grande salle de l’Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

Sa fermeture aura été l’occasion de rénover le parcours de visite du musée, une partie des collections a fait l’objet d’un chantier de restauration.

L’entrée dans l’Apothicairerie se fait toujours par la porte historique, directement depuis un grand hall d’accueil, commun avec la Cité du vitrail.

l’Apothicairerie a pu être conservée telle qu’elle se présentait à l’époque de son installation au début du 18e siècle. Cette vaste pièce presque carrée, d’environ 8 mètres de côté et de près de 5 mètres de hauteur, a ses quatre murs entièrement recouverts de dix étages de rayonnages où sont disposées boîtes et faïences médicinales.

La salle et les collections qu’elle abrite ont fait l’objet d’un triple classement par les Monuments Historiques : en 1958 pour les boîtes médicinales en bois peint, en 1964, pour la salle et ses boiseries et en 1984 pour la collection de faïences médicinales anciennes.

Les boiseries en chêne, datant de l’aménagement de la pharmacie entre 1704 et 1724, de style Louis XIV, sont chargées de boîtes et de faïences qui étaient remplies d’ingrédients. La monumentale échelle roulante, montée sur galets de cuivre, permet d’accéder aux rayonnages élevés. Dans cette pièce accessible uniquement à la sœur apothicaire et à ses aides, étaient conservés tous les ingrédients nécessaires à l’élaboration des remèdes, baumes, tisanes, qui étaient préparés dans la pièce voisine, appelée « laboratoire ».

l’Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

Les boîtes médicinales

Les boîtes médicinales représentent la plus grande originalité de la collection et forment un ensemble unique en France, tant par la quantité que par la qualité des décors. Ces 319 boîtes en bois peint réparties sur six niveaux d’étagères, conservaient séchés les produits de base d’origine végétale, animale et minérale, avant qu’ils ne soient réduits en poudre et transformés en remèdes.

La plupart des boîtes sont parallélépipédiques, les autres cylindriques. Sur les premières, un cartouche annonce le nom de la plante ou du produit contenu, en grande majorité des plantes médicinales ou « simples », dans un encadrement de volutes et de fleurs. Ces illustrations proviennent d’un ouvrage, l’Histoire des Drogues, réputé à l’époque, publié en 1695 par un marchand-droguiste parisien, Pierre Pomet.

l’Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

Les pots de pharmacie, la collection de faïences médicinales

L’ancienne apothicairerie des comtes conserve plus de 400 pots de pharmacie, des plus anciens tels que les albarelli, ou « pots de Damas », en majolique des 16e et 17e siècles, jusqu’aux fines porcelaines du 19e siècle. Mais la majorité des pots sont en faïence du 18e siècle, originaires des ateliers de Nevers. Elégantes et charmantes dans leur simplicité, d’allure un peu rustique, ces faïences sont d’un blanc laiteux sobrement décoré de bleu : guirlandes de feuillages et de fleurs. Un cartouche donne, en latin, le nom de la préparation : Onguent de Rose, Sirop d’Absinthe, Huile de Lombric…

La grande salle de l’Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

Les trois sortes de pots d’apothicaire de l’époque sont représentées : chevrettes (vases ovoïdes symbole des apothicaires contenant les liquides visqueux, sirops, huiles, miel…), pot-canons (pots cylindriques qui renfermaient onguents et pommades composés de poudres mélangées à du sirop, du miel, des pulpes végétales) et piluliers.

Apothicairerie
de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

31 Quai des Comtes de Champagne, 10000 Troyes

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