Pour l’amour de l’art, Artistes et amateurs français à Rome au XVIIIe siècle

Artistes et amateurs français à Rome au XVIIIe siècle

Exposition au musée des beaux-arts de Caen Jusqu’au 23 avril 2012

aqlpoAu XVIIIe siècle, Rome vit une effervescence artistique dans laquelle les artistes français jouent un rôle de premier plan. Hubert Robert, Fragonard, Vernet, David créent le nouvel imaginaire néo-classique, redécouvrant l’antiquité, parcourant les paysages romains quand ils ne participent pas à des fêtes extraordinaires dont certaines restèrent des mascarades célèbres. Une centaine de dessins, estampes et peintures restitue cette atmosphère exceptionnelle qui marque une des grandes pages de l’art européen. Le parcours regroupe les oeuvres en cinq thèmes : Amateurs, mécènes et artistes ; L’enseignement académique ; La redécouverte de l’Antique ; Le paysage de Rome et ses environs ; Fêtes et célébrations.

Amateurs, mécènes et artistes
Rome jouit d’un statut cosmopolite qui attire un grand nombre d’artistes de toute l’Europe, mais aussi dess voyageurs cultivés venus parfaire leur éducation. Ainsi se constitue un milieu social et culturel où se côtoient artistes, mécènes et amateurs éclairés. Plusieurs amateurs s’imposent comme des figures marquantes de cette communauté en perpétuel mouvement permettant l’éclosion des talents les plus prometteurs.

Artistes et amateurs français à Rome au XVIIIe siècle
Hubert robert, Jardin d’une villa italienne ,1764, huile sur toile

L’enseignement académique
La formation des pensionnaires de l’Académie de France à Rome est d’abord fondée sur l’étude et la copie des maîtres et de l’Antique, référence suprême. Les places publiques, les jardins des villas et palais, le Musée du Capitole offrent à voir un grand nombre de statues dont les jeunes sculpteurs exécutent des répliques. Églises et palais de Rome demeurent des lieux de prédilection pour l’étude des maîtres de la Renaissance et baroques. L’exercice du nu, ou « académie », fait aussi partie de l’apprentissage du dessin. Le modèle vivant pouvait également être revêtu de draperie et orné d’accessoires, un exercice destiné à la précision anatomique et à l’étude des effets de lumière.

Artistes et amateurs français à Rome au XVIIIe siècle
Jean-Baptiste Frédéric Desmarais, Le berger Pâris,
1787-88, huile sur toile

La redécouverte de l’Antique
Cet engouement pour l’Antique, l’architecture, l’histoire et les arts décoratifs alimentent la création d’un nouvel maginaire. Tandis que les grands monuments servent d’arrière-plan à l’interprétation d’épisode de l’histoire romaine, certains éléments – comme le chapiteau – deviennent les emblèmes du néoclassicisme qui prend l’allure d’une mode irrésistible dans l’Europe entière depuis les années 1700, jusqu’aux 15 premières décennies du XIXe siècle.

Le paysage de Rome et ses environs La campagne romaine représente une source constante d’inspiration pour les peintres et dessinateurs en quêtes de vues pittoresques. L’attrait du site se traduit de différentes manières selon les artistes : vision idyllique et pastorale pour Fragonard ou Robert, regard objectif sur la géographie des lieux et de ses habitants pour Challe, Le Lorrain ou encore étude des effets atmosphériques pour Manglard, Vernet et Valenciennes.

 Artistes et amateurs français à Rome au XVIIIe siècle
Jean-Baptiste Lallemand, Vue du Colisée, Rome, 1747-61, plume et encre

Fêtes et célébrations
Rome vibre au rythme des nombreuses fêtes et célébrations qui l’animent et les artistes français jouissent d’une grande réputation dans cet environnement cosmopolite. Des fêtes extraordinaires et des mascarades turques ou chinoises sont immortalisées dans les oeuvres de Jean-Baptiste Pierre, Barbault et Vien. Certaines oeuvres témoignent de mises en scène somptueuses, avec chars allégoriques et feux d’artifices, ou de cérémonies religieuses qui transforment la cité au gré des célébrations.

Les artistes français prêtent aussi leur concours à la préparation et à la représentation des fêtes de la « Chinea », célébrées annuellement depuis le règne du pape Clément IV (en 1265) pour marquer la dépendance du royaume de Naples envers la papauté. Les estampes de Jacques-Louis Le Lorrain ou de Pierre Parrocel témoignent des mises en scène de cette fête somptueuse illuminée par les feux d’artifices.

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