Les effets d’optique ont, de tout temps, suscité l’intérêt des créateurs. Parmi ceux-là, les anamorphoses font partie des plus spectaculaires et leur capacité à émerveiller reste intacte.
Une anamorphose est un mot d’origine grecque qui signifie transformer. C’est une illusion d’optique qui permet de faire en sorte que des images complètement déformées redeviennent normales quand elles sont vues sous un angle particulier (anamorphoses par allongement), soit, indirectement, dans un miroir cylindrique, conique, etc. (Les anamorphoses par allongement apparaissent dans l’art à l’époque de la Renaissance ; les anamorphoses à miroir se développent à partir du XVIIe s., jusqu’à devenir un objet de divertissement très répandu au XIXe s.)
La Renaissance italienne (fin du XIVème-début du XVIème siècle) à révolutionnée l’histoire de la représentation en mettant à jour, en autre, une loi mathématique cruciale. Avec l’invention de la perspective c’est la remise en cause de l’espace qui est en jeu, dans tous les domaines de l’art.
L’anamorphose est une dérive de la perspective, une déformation réversible d’une image à l’aide d’un système optique tel un miroir courbe ou un procédé mathématique. Cette « perspective dépravée » résulte des applications des travaux de Piero della Francesca (1412-1492). Cet « art de la perspective secrète » dont parle Dürer connaît des applications multiples, dans le domaine de l’architecture et du trompe-l’œil pictural (dont le baroque abusera).
Une des plus célèbres reste « Les Ambassadeurs » de Hans Holbein (1497-1543), dans laquelle est cachée un crâne que l’on peut reconnaître en se plaçant sur le côté du tableau d’une vue rasante.