Le château de Maisons , chef d’œuvre du Grand Siècle

Vers 1630, René de Longueil (1596-1677), président au Parlement de Paris, décide de confier à l’architecte François Mansart la construction d’un château important, pour remplacer le manoir que la famille de Longueil, originaire de Normandie, possède depuis 1450 sur ses terres de Maisons-sur Seine.

Situé au bord de la Seine, mais tourné vers la forêt de Saint-Germain-en-Laye, le château de Maisons se présentait comme la pièce maîtresse d’une composition géométrique, axée sur une immense perspective qui s’étendait au-delà du fleuve avec une vue dominante sur Paris.

Château de Maisons-Laffitte
Château de Maisons-Laffitte

Conçu pour recevoir le roi après la chasse, le château de Maisons fut considéré, dès son achèvement en 1646, comme un modèle d’architecture. François Mansart réussissait, à la fois, à établir le bilan de l’art de bâtir et à fixer les grands principes de la demeure française. Remarquable par l’unité de son corps de bâtiment, d’où les ailes traditionnelles ont disparu, Maisons exprime de façon parfaite l’esprit de son temps, préfigure l’art classique français et annonce Versailles. Symétrie, majesté, équilibre des formes, élégance des toitures le caractérisent.

Grande salle à manger du comte d'Artois, château de Maisons-Laffitte
Grande salle à manger du comte d’Artois, château de Maisons-Laffitte

En avril 1651, Anne d’Autriche et Louis XIV, âgé de douze ans, sont reçus fastueusement par René de Longueil, alors Surintendant des finances. La splendeur des lieux ainsi que le luxe de la fête impressionnent la cour. Quelques mois plus tard, le président de Maisons est écarté des finances… mais le roi reviendra en 1661 et 1671.

Vue du cabinet aux miroirs, château de Maisons-Laffitte
Vue du cabinet aux miroirs, château de Maisons-Laffitte

Après 1660, René de Longueil peut parachever son dessin initial en commandant à François Mansart la réalisation d’un bâtiment somptueux, destiné à abriter un grand nombre de chevaux et de carrosses. Le domaine de Maisons conservera, pendant tout le XVIIIe siècle, une très haute réputation, ce qui explique la décision du comte d’Artois, frère de Louis XVI, de l’acquérir en 1777. Il émigra dès le 17 juillet 1789. Les scellés furent apposés le 23 juin 1791.

Mis en vente en 1796, le château perdait ses magnifiques grilles en fer, transportées au Louvre, à l’entrée de la galerie d’Apollon. Propriétaire à partir de 1804, le Maréchal Lannes et son épouse la duchesse de Montebello, maintiennent le domaine et le mettent en valeur. Mais leur successeur, Jacques Laffitte, va démolir les grandes écuries de François Mansart, aplanir les terrasses qui s’étageaient jusqu’à la Seine, et lotir le parc pour y installer une colonie de petits propriétaires.

Chambre du maréchal Lannes, château de Maisons-Laffitte
Chambre du maréchal Lannes, château de Maisons-Laffitte

Cet exemple de « vandalisme philanthropique » réalisé sous la Restauration de la monarchie de Juillet sera suivi d’une courte période d’embellissement et de réaménagements par monsieur Thomas, dit de Colmar, qui de 1850 à 1877, marque les derniers efforts d’un propriétaire privé pour tenter de préserver le château de Maisons.

En 1904, le château est finalement destiné à la vente pour être définitivement détruit. Une campagne de presse menée notamment par André Hallays dans le Journal des débats décidera l’Etat à sauver Maisons. Le 12 janvier 1905, il devenait monument national. Le château de Maisons est ouvert au public par le Centre des monuments nationaux.

En savoir plus:

http://www.maisonslaffitte.net/chateau.htm

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