Le jeu de cavagnole est un jeu d’origine génoise, notamment joué au XVIIIème siècle en France, où il fut introduit dans les années 1730. Son nom vient de l’italien cavagnolo ou cavagnola « petit panier ». Le jeu était surtout joué par les femmes de l’aristocratie, il connaît un énorme succès à la cour, chez la reine. Mme du Châtelet s’y adonne passionnément et perd des sommes considérables.
C’est une variante du jeu de biribi mais au lieu d’utiliser un seul tableau il met en oeuvre une série de cartons numérotés. Le cavagnole se compose d’un grand tableau de cases numérotées et de cartes. Le jeu est composé d’un nombre variable de cartons carrés, chaque carton comportant cinq numéros, quatre dans les angles et un cinquième au centre.
Chacune de ses parties comporte une illustration (peinte à la gouache ou gravée), généralement des petits sujets populaires, de charmantes scènes peintes, inspirées de chansons, de vaudevilles, de proverbes ou de métiers.
Des billets numérotés sont roulés dans de grosses olives en bois , en nombre égal à celui des cartons, d’où on ne pourra les sortir qu’à l’aide d’un bâton poussoir. Les olives étaient rassemblées dans un sac surmonté d’un dôme en ivoire, ce pour cacher la vue au tireur et éviter les tricheries.
Le jeu est assimilable à une loterie où l’on parie sur les numéros qui vont sortir, un peu comme à la roulette (jeu de hasard). A tour de rôle, l’une des joueuses « tient la banque », c’est-à-dire extrait d’un sac un billet numéroté qui décide du gain ou de la perte des parieuses.
On parie en mettant des jetons sur les numéros. On peut jouer un carton entier, deux numéros à cheval ou un numéro plein. Le premier à terminer ses grilles est sacré vainqueur. Après 1770, le jeu passa de mode.