Le mobilier National

Héritier de l’ancien Garde-Meuble de la Couronne, créé en 1604 par Henri IV et réorganisé par Louis XIV en 1663, le Mobilier national est un service rattaché au ministère de la Culture et de la Communication. Il conserve une collection de premier plan, issue des achats et commandes destinés, hier aux demeures royales et impériales, aujourd’hui aux palais officiels de la République. À ce titre il est chargé de :

Meubler les palais officiels de la République et différentes résidences présidentielles. Ces aménagements visent à valoriser le prestige de la France et de ses grandes institutions.

Pour les ministères les dépôts sont limités aux bureaux des ministres et de leurs directeurs de cabinet ainsi qu’aux pièces de réception officielles.

Les Assemblées, les grands corps de l’Etat, l’hôtel Matignon, les diverses ambassades de France à l’étranger, mais aussi les espaces de réception lors des sommets internationaux hors de Paris, sont autant de lieux meublés pour une très large part grâce aux collections du Mobilier national.

Vue de la salle à manger de l’Elysée créée en 1972 pour le Président Pompidou par Pierre Paulin. © Olivier Amsellem.

Conserver et restaurer de riches collections qui regroupent plus de 100.000 œuvres, reflet de quatre siècles de création ininterrompue dans les domaines du textile, du mobilier, de la porcelaine et des bronzes.

Pour assurer la conservation de ses collections, le Mobilier national dispose, à Paris et à Aubusson, de 7 ateliers de restauration (l’atelier de restauration de tapisserie, l’atelier de restauration de tapis, l’atelier de tapisserie d’ameublement et de tapisserie et de décor, l’atelier de menuiserie en sièges, l’atelier d’ébénisterie et l’atelier de lustrerie-bronze) qui perpétuent une tradition d’excellence à travers les savoir-faire traditionnels.

Salon des Ambassadeurs, Palais de l’Elysée. © D.R

Créer des pièces nouvelles tissées dans les trois manufactures qui lui sont rattachées (tapisseries des Gobelins et de Beauvais, tapis de la Savonnerie) à partir de modèles fournis par les générations successives d’artistes : hier Charles Le Brun, Pierre Mignard, François Boucher, Odilon Redon, Jean Lurçat, Henri Matisse, Picasso … puis Yaacov Agam, Pierre Alechinsky, Raymond Hains, ean-Michel Othoniel, Shirley Jaffe, Sheila Hicks, François Morellet, André Dubreuil, Alain Séchas, …

Bureau d’aprè s Philippe Chaix et Jean-Paul Morel (nés en 1949) réalisé par l’atelier de recherche et création du Mobilier national, 2007.

Ainsi que des pièces de mobilier réalisées par l’Atelier de Recherche et de Création (ARC), créé en 1964 à l’initiative d’André Malraux, pour faire pénétrer le design contemporain dans les bâtiments officiels. L’atelier a produit plus 600 pièces depuis sa création proposées par des designers de référence : Pierre Paulin, Philippe Starck, Jean-Michel Wilmotte, Andrée Putman, Richard Peduzzi, Sylvain Dubuisson, matali Crasset, Martin Szekely, Christophe Pillet, Christian Ghion, Inga Sempé, Noé Duchaufour Lawrance…

Bureau du Président. Bureau d’après Sylvain Dubuisson (né en 1946) en placage de louro faïa et cuir, 1990.

Perpétuer et transmettre, notamment par des actions de formation, les techniques traditionnelles des métiers d’art liés à ses missions, dans divers domaines de la tapisserie, le tapis, le mobilier et la dentelle. Les deux ateliers nationaux de dentelle d’Alençon et du Puy-en-Velay, institués en 1976, forment avant tout un conservatoire de cet art ornemental menacé de disparition: technique de la dentelle à l’aiguille à Alençon, et de la dentelle au fuseau au Puy- en-Velay..

Présenter au public son patrimoine et ses créations dans son lieu d’exposition qui lui est rattaché ; la Galerie des Gobelins à Paris, ainsi que dans le cadre de prêts et de dépôts dans des musées et châteaux, partout en France.

Mobilier national © Didier Herman

Le Mobilier national est installé depuis 1937 dans un bâtiment construit en ciment par Auguste Perret sur les anciens jardins de la manufacture des Gobelins.

Sous l’Ancien régime, les résidences royales sont nombreuses. Dès lors seules les principales disposent d’un ameublement permanent. Les autres sont installées à la demande, quelques jours avant l’arrivée du souverain. Dès le XIIIe siècle, un des services de l’Ostel le Roy (les services de l’intendance royale) avait la charge spéciale de pourvoir en meubles et en tapisseries le roi, sa famille et la cour. Ce service tenait déjà l’inventaire des meubles et objets de la Couronne, en assurait le transport et l’entretien, et avait surtout la charge d’en confectionner de nouveaux.

Mobilier national © Didier Herman

C’est en 1663 que Louis XIV et Colbert ordonnent l’institution du Garde-Meuble de la Couronne, avec un double souci, celui de la gloire et celui de la gestion patrimoniale. Gédéon Berbier du Mets se voit le premier confier la charge de directeur, avec le titre de « Contrôleur général des meubles de la Couronne ».
Le Garde-Meuble eut longtemps l’humeur vagabonde… Installé dès sa réorganisation par Colbert, à l’hôtel du Petit Bourbon jusqu’en 1758, il a par la suite élu domicile, entre autre lieux, à l’hôtel de Conti (1758-1768) et rue Bergère (1825). Il est depuis 1937 sur les anciens jardins de la manufacture des Gobelins.

En savoir plus:

www; mobiliernational.culture.gouv.fr

Vous aimez aussi