Le niellage est la technique d’orfèvrerie qui consiste à appliquer le niello (du latin nigellus, noirci), un sulfure métallique de couleur noire, employé comme matière de remplissage dans la marqueterie de métaux. Le niellage est une technique décorative luxueuse et délicate pour les objets précieux comme les objets de culte; les nielles ornaient les calices, les reliquaires, les couvertures des évangiles mais aussi la vaisselle d’apparat, les manches de couteaux, les poignées d’épées.
Les Égyptiens sont crédités de l’invention de cette technique, reprise en Europe par les Romains puis au Moyen Âge, ensuite par les orfèvres de la Renaissance en Italie (niellatura) et en Allemagne. À partir du XVIIe siècle, le nielle n’est plus guère employé que dans les pays orientaux ou en Russie; il retrouvera une certaine faveur au cours du XIXe siècle pour orner tabatières, montres, bracelets etc.
Fabrication d’un nielle
Il s’agit d’incruster dans les tailles faites au burin sur une plaque d’argent, une substance noire pour faire ressortir le motif. La plaque peut être aussi en or ou en cuivre suivant les objets.
Après avoir exécuter sa gravure au burin, l’orfèvre préparait le nielle.
Dans un creuset il mélangeait du sulfure d’argent, du cuivre et du plomb, du soufre et du borax ; ce mélange étant fondu et chauffé jusqu’à la vitrification, on le coulait et on le laissait refroidir. La composition noire devenue cassante était ensuite pilée, broyées et tamisée en poudre très fine.
L’orfèvre alors répandait avec précaution cette poudre sur les parties gravées de la planche (ou de l’objet). Ensuite il plaçait la planche près d’un feu clair et envoyait la flamme sur la plaque de métal au moyen d’un soufflet. Le nielle mis de nouveau en fusion se fixait sur le métal. La planche niellée et refroidie était polie avec une pierre ponce, puis avec des matières plus douces et ensuite à la main. Le résultat obtenu joue ainsi sur le contraste.
Tout l’effet du niellage repose sur l’opposition des traits noirs brillants que produisent les sulfures métalliques qui remplissent le dessin, avec le fond plus ou moins blanc de l’argent. On conçoit très bien tout le parti qu’un habile graveur peut tirer de cette simple opposition.