Le siège curule (en latin sella curulis, de currus, « chariot ») est un symbole du pouvoir judiciaire en Rome antique, sur lequel pouvaient s’asseoir les magistrats et promagistrats romains possédant imperium (pouvoir de contraindre et de punir), c’est-à-dire les consuls, les dictateurs, les dictateurs, les maîtres de cavalerie , les préteurs, et les édiles curules.
L’usage en fut apporté d’Etrurie à Rome, en même temps que les autres insignes de l’autorité, à l’époque des rois, et primitivement il semble que la chaise ait été fixée sur le char du haut duquel le chef de l’État rendait la justice (d’où le nom de curules dérivé sans doute de currus).
A l’origine, le siège était en bois avec des incrustations d’ivoire; plus tard, on le fit en métal ou en bois revêtu d’une enveloppe de bronze avec des ornements d’or on d’argent. La sella curules est souvent représentée sur les monuments; elle figure notamment sur quelques monnaies de la République romaine, en souvenir des hautes chartes officielles exercées par les ancêtres du magistrat monétaire.
Ce siège, reproduit en bois au moyen âge et de nouveau sous le Directoire, présente un piètement en » X » et un profil simplifié par rapport au modèle d’origine. il peut cependant s’orner de sculptures décoratives, notamment les pieds traités en griffes de lion.
Le goût pour le mobilier d’inspiration antique, qui est né dans les années 1780, n’a cessé de se répandre ensuite partout en Europe. En France, la période révolutionnaire a interrompu la production de meubles, mais avec le Directoire les commandes reprennent, auprès d’ébénistes qui sont souvent les mêmes que sous l’Ancien Régime. La nouvelle société qui s’est constituée s’enrichit tout en aspirant à une simplicité idéale, qu’elle applique au vêtement comme à la décoration. Dans les intérieurs, le vocabulaire ornemental peut être pompéien, égyptien ou étrusque. Les fauteuils curules font partie des meubles caractéristiques de cette époque.