l’exposition est présentée au Musée des beaux art de Reims visible jusqu’au 26 mai 2013
Dès le XVIIIe siècle, le champagne intrigue et fascine. Dans ses bulles se reflète un monde léger rempli de fêtes et d’excès. Autour de cet élixir sont réunis des artistes, écrivains, musiciens, cinéastes qui ont trouvé en lui une intarissable source d’inspiration, de poésie et d’extase.
C’est ce célèbre breuvage que met à l’honneur l’exposition dans le cadre d’une présentation résolument transdisciplinaire. L’art sous toutes ses formes trouve dans son effervescence une énergie nouvelle et le champagne devient un ingrédient majeur à l’origine d’oeuvres d’art et d’architectures princières. C’est aussi le savoir-faire de créateurs comme Lalique, Christofle ou Gallé qui sublime, de tout temps, cette boisson d’exception grâce au travail des matériaux les plus précieux. Porteur de mythes, le champagne est également le symbole d’un art de vivre à la française de renommée internationale.
De ses origines à Mucha, Severini, Picasso, Masson, Foujita, ou Lurçat, il est non seulement emblème de luxe et de marques mais aussi vecteur de rêves, de surréel, de bonheur et de renaissance qui transcendent les chaos de l’histoire des hommes.
- La première section interroge sur les liens du champagne à l’univers aristocratique ou tout au moins à une société fortunée, qui trouve ses racines dans la clientèle prestigieuse qui fut à l’origine, au XVIIIe siècle, de la réputation du vin pétillant.
- La deuxième section traite le thème de l’ivresse de la fête au XIXe siècle. La vie parisienne est mise en scène et parfois en accusation… qu’il s’agisse de l’évocation de son caractère naturellement festif (cabarets, restaurants, carnavals) ou des excès d’une bourgeoisie enrichie et arrogante. Dans ce contexte, la place de la femme, frivole ou libérée est évoquée.
- La troisième section, consacrée à l’ Art nouveau et à l’ Art déco, témoigne de la reconnaissance internationale du champagne, dès la fin du XIXe siècle, grâce entre autres, aux Expositions universelles de 1889 à 1937 et à la publicité – source d’incroyables audaces plastiques pour les artistes sollicités tels Mucha, Toulouse-Lautrec, Cappiello ou Bonnard.
- La quatrième section suggère, à partir des démarches des avant-gardes du XXe siècle, le retour sur scène de Dionysos, dieu de l’extase et de l’effroi, qui parfois convie Éros. De Picasso à certains artistes surréalistes ou abstraits, en passant par Lurçat et Foujita, le champagne sera intimement lié à la quête éperdue du bonheur de vivre au sein d’une planète affolée.