Les camées: chefs-d’œuvre miniatures

Depuis l’antiquité à l’époque des Perses et des Gréco-Romains, l’art de la glyptique a produit des pierres gravées soit en relief ( camées) soit en creux (intailles) qui sont de véritables chefs-d’oeuvre.  Les sculpteurs  de camées utilisaient essentiellement des matériaux présentant des strates de couleurs contrastées  (camaïeu). Il s’agissait de tirer parti de cette structure en faisant apparaître ces couleurs à des endroits voulus pour créer des formes.

Broche Camée Onyx,, 19ème Siècle. (c) Le Festival des Cannes, Proantic
Broche Camée Onyx,, 19ème Siècle.
(c) Le Festival des Cannes, Proantic

Les camées en coquillage sont plus récents. Aux XIVe et XVsiècles, Français, Allemands et Flamands travaillent la nacre. Il semble que la cour de France, opulente et raffinée, apprécie grandement les camées en coquillage. Les voyages d’exploration effectués à cette époque introduisent en Europe des matériaux exotiques et rares : écailles géantes de tortues, défenses de narval, jade, ambre et coquillages étranges.

Camée sur agathe . XXème. (c) BAUME, Proantic
Camée sur agathe . XXème.
(c) BAUME, Proantic

La période néoclassique remet à l’honneur les bijoux en camées dans le décor des diadèmes, peignes et parures. C’est d’Italie,  où mosaïques et graveurs sur pierres ont conservé la tradition d’un savoir- faire florissant sous la Renaissance et resté inégalé, que proviennent les pierres dures ( agate, corail, améthyste, malachite,  l’onyx, la sardoine) et les coquillages gravés.

Pendentif Camée Corail - XIXème Siècle. (c) BAUME,proantic
Pendentif Camée Corail – XIXème Siècle.
(c) BAUME,proantic

Ces camées, ornés le plus souvent de figures antiques, sont généralement montés à Paris,  où résident les joailliers capables de suivre ou de devancer les goûts des clients. La passion pour les camées déferle sur l’Europe entière dés l’Empire et Napoléon, désireux de limiter les importations d’Italie, décide de créer une école de gravure sur pierres dures.

Camée coquille. XIXème siècle. (c) Le Festival des Cannes, Proantic
Camée coquille. XIXème siècle.
(c) Le Festival des Cannes, Proantic

Sous la restauration et la monarchie de juillet, les camées se démocratisent. Bien que l’Italie reste, avec la petite ville de torre del Greco, au pied du Vésuve, le principal producteur de camée sous le Second Empire, de nombreux graveurs français sur pierres dures et sur coquillages ( un matériau plus facile à travailler) obtiennent des récompenses aux expositions universelles.

Bracelet orné d'un camée coquillage. XIXème. (c) Le Beryl d'Or
Bracelet orné d’un camée coquillage. XIXème.
(c) Le Beryl d’Or

Aujourd’hui, cet art ne subsiste plus qu’à Idar-Oberstein (Allemagne), une ville spécialisée dans l’usinage des agates, et à Torre del Greco, où les coquillages sont sculptés à la main.

Artiquariato il magazine d’arte online de Proantic   vous propose aussi de lire cet article sur les camées et découvrir la célèbre Tazza Farnese conservée au musée  archéologique de  Naples

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