Située au pied d’une colline, la terre de Chareil fut à l’origine un des fiefs de la maison de Bourbon. Par droit de succession, le château de Chareil échut, au début du 16ème siècle, à Claude Morin, contrôleur ordinaire des guerres qui passe pour avoir été le commanditaire des grands travaux d’embellissement du château. Ceux-ci consistèrent non seulement en l’adjonction d’éléments décoratifs d’inspiration italienne comme les peintures, mais aussi en une restructuration de l’édifice avec un escalier central à quatre volées droites voûtées en berceau continu. Des cheminées richement décorées agrémentèrent les pièces du château.
En 1589, à la fin des guerres de Religion, les protestants assiégèrent l’édifice sans que le bâtiment en souffre.
En 1752, la propriété passa par mariage dans la famille Langlois de la Ramentière qui la conserva jusqu’en 1815, date à laquelle elle fut vendue à la famille Thonnier.
À la Première Guerre mondiale, les aciéries Schneider firent l’acquisition du monument mais ne l’occupèrent jamais.
En 1958, après plusieurs décennies d’abandon, l’édifice fut acquis par l’État et classé parmi les monuments historiques. De gros travaux de restauration commencèrent alors. Les architectes des Monuments historiques s’employèrent tout d’abord à rétablir la structure de l’édifice, avant de s’occuper dès 1973 de la restauration des peintures.
Architecture et ornementation
L’ensemble de la décoration sculptée fut organisée selon un strict respect de l’étagement des ordres architecturaux, issu de l’époque gréco-romaine. Cette caractéristique fait du château de Chareil- cintrat un monument de la seconde Renaissance française. À l’extérieur comme à l’intérieur, on retrouve le principe de la superposition des ordres : dorique au rez-de-chaussée, ionique au premier étage, corinthien au deuxième étage.
Le château présente un décor sculpté, peintures murales inspirées de l’antique constituées de scènes mythologiques et astrologiques, et d’un ensemble de grotesques exceptionnel en France par son ampleur et sa conservation. La voûte de l’escalier est peinte de grotesques, dont les modèles proviennent des recueils de gravures d’Enea Vico.
Chaque salle abrite un décor italianisant, que ce soit une cheminée sculptée, une peinture murale représentant la naissance d’Adonis, une salle couverte d’un plafond astrologique…
En savoir plus:
http://www.chareil-cintrat.fr