Depuis 1955, jusqu’au début des années 1990, Line Vautrin a créé et fait exécuter de nombreux objets décoratifs en Talosel.
Artiste originale et indépendante, elle crée ses premières œuvres avant d’atteindre l’âge de 21 ans. Elle assoit sa renommée lors de l’Exposition universelle de Paris en 1937 où elle tient un stand. Elle y présente une collection diversifiée reprenant ses célèbres boutons en bronze, mais aussi des colliers, des bracelets, des boucles d’oreilles ainsi que de nombreux autres accessoires de modes. Sa collection reçoit un certain engouement. L’année suivante, à l’âge de 28 ans, elle ouvre sa première boutique non loin des Champs- Elysées.
Au début des années 1940, elle élargit sa gamme en créant des boîtes en bronze – poudriers, cendriers, piluliers – qui feront sa renommée. Elle épouse en 1942 Jacques-Armand Bonnaud 1917-1980. Leur fille Marie-Laure Bonnaud-Vautrin (née en 1943) a poursuivi dans la voie familiale. Ils s’installent dans Le Marais, dans un hôtel particulier qu’ils rénovent entièrement et qui servira de toile de fond pour la présentation des œuvres de Line.
Jacques-Armand Bonnaud met tout en œuvre pour que Line ait davantage de visibilité. La presse magazine montre alors un intérêt croissant pour ses créations qui suscitent un réel enthousiasme.La séparation du couple, vers la fin des années 1950 marque un tournant dans l’évolution artistique de Line Vautrin.
Elle s’intéresse à une nouvelle substance : l’acétate de cellulose, dont elle tire un nouveau matériau baptisé « talosel ». Elle façonne, taille, chauffe cette nouvelle matière pour créer des articles de décoration qui lui ont permis d’optimiser l’utilisation de cette matière. Elle crée des objets de toutes sortes dont des culots de lampes, des paravents, des tables et surtout ses célèbres miroirs : miroirs sorcière, miroirs convexes, miroirs déformants dont les cadres finement ciselés ne demandent qu’à raconter une histoire.
Le « TALOSEL »
Le “ Talosel “ est une matière inventée vers 1960 par l’artiste Line Vautrin constituée de couches de résine superposées, grattées , scarifiées et travaillées au feu avec inclusion de matériaux divers tels que éclats de miroir.
L’appellation est faite d’emprunts à la désignation du matériau : “ Acétate de cellulose élaboré “
Plus spécifiquement destiné au mobilier ce matériau , dont les contraintes de mise en œuvre peuvent être comparées à la bakélite a cependant été employé avec bonheur dans quelques rares reliures et pour la réalisation de quelques objets d’écriture .
Le tolosel se présente sous forme de plaques à découper – en fonction d’un patron – en morceaux qui seront ensuite collés à l’acétone. Une fois l’objet modelé au fer pour obtenir l’effet de surface désiré, vient l’étape de l’incrustation, à chaud, de miroirs colorés. Le tout est enfin poli dans un bain d’acide, puis rincé à l’eau.