Lit de style Japonisant en aulne teinté et sculpté incrusté de nacre et d’ivoire et à riche décor asymétrique. La tête de lit est décorée de branches de cerisiers fleuries et d’un grand dragon menaçant reposant sur un large croissant de lune. Le pied de lit est orné de bambous gravés et entrelacés, d’animaux sauvages dans un croissant de lune entouré de nuées. Le décor est rehaussé de papillons et d’oiseaux en nacre, le tout évoluant dans des enroulements stylisés. L’ensemble repose sur quatre pieds finissant en volutes.
Ce lit est accompagné d’une table de chevet assortie, composée d’étagères asymétriques et ouvrant à un tiroir et une porte à décor sculpté, le tout souligné par des frises ajourées stylisées. Sommée d’un dragon enserrant une lune, elle repose sur quatre pieds finissant par des pattes animales.
Ce lit est très certainement le fruit d’une collaboration entre la maison Viardot, spécialisée dans la création de meubles d’inspiration Japonaise et pour lesquels elle fût maintes fois récompensée aux Exposition Universelles, et la compagnie Dai Nippon.
Biographie :
Créée aux 3 et 5 boulevard des Capucines à Paris en 1889, Daï-Nippon était une compagnie de fabrication de meubles. S’inspirant des arts chinois et japonais, et utilisant des matières importées d’Asie telle que la nacre de Tonkin ou la laque chinoise qu’elle incorporait à son mobilier fabriqué en France, cette société s’était spécialisée dans les objets d’art et les meubles liés au « japonisme » si apprécié par les amateurs de l’époque.
Cette « compagnie japonaise et chinoise » était spécialisée dans « l’installation complète d’appartements japonais et chinois », l’importation de bambou, de matières premières, d’objets d’art et de meubles en bambou directement depuis l’Extrême-Orient. A cette époque, le siège parisien est dirigé par Charles Roullier, qui est mentionné comme étant le seul représentant de la Daï Nippon pour l’Europe. En 1893, le directeur parisien de la Daï Nippon est Eugène Augot. La société semble s’agrandir alors puisqu’elle propose des « ameublements en tous styles ». Il semblerait que ce soit à cette époque que le siège parisien ait débuté sa propre fabrication mobilière, avec des artisans locaux.
Cependant, elle garde son activité d’origine, en continuant d’importer des meubles et objets depuis la Chine et le Japon grâce à ses comptoirs d’achats dans tout l’Extrême-Orient : Shangaï, Canton, Hong Kong, Yokohama, Kobé et Nagasaki. Son mobilier variait du meuble de jardin au meuble d’intérieur, qu’il soit en bambou, en bronze ou en bois.