Maison Dauvet : Batteur D’or

C’est une histoire familiale passionnante qui commence avec Pierre Buisson en 1834 au 3 impasse Guémenée (4ème arrdt. de Paris), un lieu symbolique liant le quartier Saint Antoine, qui abrite depuis le Moyen Age les meilleurs maitres artisans, à celui du Marais et ses hôtels particuliers du 17e siècle. Cette période est marquée par la décoration à l’or fin des grands palais et monuments nationaux et un engouement retrouvé pour l’encadrement d’art, les bronzes et le mobilier dorés.

Son gendre Jules Dauvet , issu d’une famille qui battait l’or avant la révolution française, intègre l’entreprise en 1860. Le fils de Jules, Georges Dauvet , fusionne la batterie d’Or avec une batterie d’argent (rachetée à un oncle !) de Lons le Saunier et transfère l’ensemble, non sans peine, à Excenevex, au bord du Léman en 1936. On peut retenir de cette époque des réalisations exceptionnelles dans les arts décoratifs, par exemple les pièces de verre doré signées Gallé.

Maison Douvet: Batteur d'or
Maison Dauvet: Batteur d’or

Le fils de Georges, Jacques et son épouse Geneviève Charrière développent la batterie d’Or après guerre de façon remarquable en France et à l’export et emploient jusqu’à 50 personnes à l’atelier.

Ils transmettent l’entreprise en 1980 à Bernard Dauvet qui saura nouer des amitiés fidèles tant avec ses confrères batteurs d’Or allemands (Rolf Eitel, Walter Wolfrum et surtout Christian Scheuring) qu’avec ses clients doreurs et artistes.

La famille Dauvet modernise l’atelier (laminage, mise en livrets, battage) et lancent de très belles nouvelles nuances comme l’Or Ripaille qui marque leur attachement au pays du Chablais.Le 1er juillet 2013, Antonin Beurrier reprend l’entreprise et inaugure la même année une nouvelle adresse parisienne, 27 rue Vaneau (7ème arrdt). En maintenant le personnel de la batterie, qui ensemble cumule 300 années d’expérience, cette reprise permet à Pyrrhos Dauvet (6ème génération) de continuer à produire les plus belles feuilles d’Or d’Europe au service des arts et du luxe à la française !

Maison Dauvet, Batteur d'Or
Maison Dauvet, Batteur d’Or

Fidèles à une technique héritée de l’Antiquité, parfaite à la Renaissance, fidèles à nos clients depuis plusieurs générations et dont le savoir faire représente une part inestimable de notre héritage culturel et historique.

Depuis plus de 180 ans, vous trouverez des feuilles d’Or Dauvet dans les Ateliers des Palais et Musées Nationaux, chez les doreurs et encadreurs les plus passionnés de France, dans les cuisines des chefs étoilés, dans les ateliers des artisans d’exception : relieurs, enlumineurs, calligraphes, verriers, céramistes…

La Maison Dauvet utilise de l’or pur, au titre de 999,9 millièmes, affiné en France ou en Suisse. Sa couleur jaune va être nuancée par l’apport d’autres métaux précieux (Cuivre, Argent, Palladium, …) ; la batterie d’Or Dauvet connaît et maitrise près de 80 alliages, dont une vingtaine sont au catalogue aujourd’hui.

 

Savoir Faire

L’alliage, placé dans un creuset, est porté à température de fusion (1200 degrés) puis coulé dans une lingotière. Le lingot obtenu est démoulé puis refroidi : sa masse est de 220g et son épaisseur de 15mm environ.

Après pesée, on réduit l’épaisseur à 17 microns par une succession de passes de laminage à froid. Le ruban obtenu est recuit (700-800 degrés) pour restaurer la ductilité de l’or. Le procédé actuel ne nécessite plus que deux battages des feuilles, alors que 4 étapes étaient auparavant nécessaires, grâce à l’emploi de nouveaux matériaux intercalaires et à la mécanisation des marteaux.

Le ruban est découpé en quartiers de 40x40mm, lesquels sont insérés dans des intercalaires (papier « after eight » traité au noir de carbone non électrostatique) pour former un chaudret. Cette opération autrefois réalisée par l’apprêteuse est aujourd’hui mécanisée. Le premier battage (dégrossissage) permet d’obtenir des feuilles de 150x150mm, d’une épaisseur de 1,2 microns.

Maison Dauvet, Batteur d'Or
Maison Dauvet, Batteur d’Or

Ces feuilles seront découpées manuellement selon un format de 50x50mm pour former 9 piles avec un nouvel intercalaire en polyester (mylar™). Ces feuilles intercalaires de 18 microns d’épaisseur, remplaçant les baudruches anciennes, sont enduites d’un vernis « secret » et brunies avec du gypse et du savon. Reliées entre elles, et insérées dans un fourreau, elles forment un outil.

Le battage de la moule permet d’obtenir des feuilles de 122x122mm, d’une épaisseur moyenne de 0,2 microns : elles sont soixante quinze mille fois plus fines que le lingot initial !

Chaque moule sera ouverte manuellement par une videuse dont la dextérité et la minutie sont indispensables pour tirer au rapport les feuilles d’or : elle utilisera une pince très fine en bois de fusain ou de roseau pour retirer de la moule chaque feuille, une à une, la poser sur un coussin, la couper aux dimensions commerciales (80x80mm, 84x84mm, 91,5×91,5 mm) et l’insérer dans un livret en papier de soie.

La réduction en poudres et en paillettes des feuilles d’or suit un procédé spécifique, notamment pour des applications alimentaires ou cosmétiques (Gammes Or des Chefs et Or des Fêtes). Nous utilisons des glaces à broyer, des mollettes en verre, des terrines, tamis, broyeurs et mixeurs pour obtenir une juste et constante granulométrie, et conserver l’éclat de nos alliages !

En savoir plus:

http://www.dauvet.com/

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