Marius-Ernest Sabino (1878-1961), fils d’un sculpteur sur bois sicilien arrivé en France en 1882. il étudie à Paris la sculpture sur bois. Son père l’encourage à suivre une formation artistique à l’Ecole des beaux-arts de Paris.
Émerveillé par la nouveauté de l’électricité, il remplace ses premiers modèles de lustres en bois par des réalisations où le verre devient l’élément principal de diffusion de la lumière. Après la guerre de 1914, il s’associe à un verrier de Romilly-sur-Andelle et ouvre sa propre usine à Noisy-le-Sec. Il a de vastes magasins dans le quartier du Marais à Paris.
Dans les années 20, son activité s’étend vers les objets décoratifs : coupes, vases, bibelots et figurines. Ses créations sont dans un esprit proche de celui de René Lalique.
Comme il est sculpteur de formation, les jeux sur le relief du verre ont une importance capitale dans ses recherches. Il acquiert la notoriété en 1925 au Salon International des Arts Décoratifs de Paris. C’est son année de créativité la plus féconde. Le triomphe de ses lustres se situe dans le mouvement de l’architecture de lumière caractéristique de l’époque. Il réalise les décorations lumineuses des paquebots » Ile de France » en 1927 et » Normandie » en 1935. Il a des points de vente à Alger, Oran, Tunis et Constantinople. Célèbre, il réalise en 1936 l’installation lumineuse du palais Shah de Perse.
Il développe l’utilisation d’un demi-cristal opalisé très épais qu’il associe à la technique du verre moulé et utilise aussi l’acide pour polir le cristal. Le résultat donne un luminaire tout en transparence avec un jeu de matières entre les éléments polis et les éléments mats. Parfois on peut trouver une coloration dans la masse à l’émail ou à l’or.
Dès 1925, Sabino adopte préférentiellement le cristal bleu irisé, appelé « golden glass » en Grande-Bretagne. Après 1930, Sabino étend l’effet d’opalescence vers les nuances mauves, jaunes ou fumées.
A sa mort en 1961, son fils poursuit l’activité jusqu’en 1975, puis céda une quantité de moules à une firme américaine.