En s’appuyant sur la vie et l’oeuvre de Carlin, Miriam Schefzyk étudie l’important mouvement migratoire des ébénistes allemands à Paris et décrit leurs stratégies d’intégration et leurs réseaux, mais aussi leurs structures de travail complexes dans un environnement marqué par la concurrence et la coopération.
À l’instar de Carlin, de nombreux ébénistes de source germanique confectionnent au faubourg Saint-Antoine, en bordure est de la capitale, des meubles remarquables.
Cette étude aborde un chapitre important de l’histoire commune entre la France et l’Allemagne : la migration de nombreux ébénistes allemands à Paris au XVIIIe siècle. Elle se consacre au paradoxe résidant dans le fait que le meuble parisien du XVIIIe siècle, qui incarne le bon goût français si recherché autrefois comme aujourd’hui, a été, en majorité, fabriqué par des Allemands à Paris tels que Martin Carlin, originaire du sud-ouest de l’Allemagne. À l’exemple de son parcours et de son œuvre, l’auteure analyse l’influence des ébénistes allemands sur le meuble parisien et son marché au XVIIIe siècle, mettant ainsi en lumière une partie de l’histoire parisienne oubliée. Le manuscrit étudie non seulement l’échange artistique et de savoir-faire dans le domaine de l’art du meuble, mais retrace également un échange humain, social et culturel unique et un enrichissement entre les deux pays qui a permis l’âge d’or du mobilier parisien à l’époque moderne.
Auteur: Miriam Schefzyk
Editeur: Mare & Martin