Une série inédite d’expositions en France
L’exposition « L’art au creux de la main » est réalisée en partenariat avec le musée d’Orsay, le Petit Palais, les Cabinets des médailles de Paris et de Marseille, la Monnaie de Paris et le musée des Beaux-Arts de Lille,le musée des beaux-Arts de Lyon qui présenteront à la même période un accrochage des médailles des XIXe et XXe siècles issues de leurs collections. Une publication collective accompagne cette exceptionnelle série de présentations.
Avec l’exposition de plus d’une centaine d’œuvres au sein du médaillier du musée des Beaux-Arts de Lyon, L’art au creux de la main met l’accent sur le travail de grands noms de la médaille Art Nouveau–Art Déco aux XIXe et XXe siècles. jusqu’au 31 août 2013
Lyon, berceau des premières médailles françaises
Le Médaillier de Lyon, riche de près de 50 000 pièces, n’est pas la première collection de médailles en région par hasard,Si la médaille est une invention de la Renaissance italienne, Lyon a toujours occupé une place particulière dans son histoire.
Berceau des premières médailles françaises, la ville a conservé jusqu’à nos jours des liens privilégiés avec cette discipline artistique. C’est à Lyon, en effet, que fut coulée en 1499 la première médaille française, à l’occasion du passage de Louis XII et de son épouse Anne de Bretagne, de retour d’Italie. La ville devient alors un foyer important et attractif pour les graveurs qui y trouvent des commanditaires, particuliers ou sociétés.
L’art de la médaille a cependant un succès limité auprès du plus grand nombre, et ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’elle fait à nouveau l’objet d’un intérêt grandissant de la part des artistes et du public. Véritable reflet de son époque, réalisée à la gloire d’une personnalité, de ses hauts faits ou de ses actions marquantes, la médaille est souvent un objet de commande.
Le renouveau de la médaille de grande qualité est un phénomène caractéristique de la fin XIXe siècle. La bourgeoisie née de l’industrialisation voit dans la médaille un moyen facile de passer à la postérité et de pourvoir au jeune esprit républicain. Des médailles à forte valeur artistique sont notamment élaborées sous l’impulsion d’Hubert Ponscarme, professeur aux Beaux-Arts de Paris. Un prix de Rome en gravure leur est consacré, ainsi qu’une section autonome aux Salons et aux expositions universelles.
La renaissance de l’art de la médaille, de l’Art Nouveau à l’Art Déco
L’art de la médaille est libéré de l’académisme avec les oeuvres des graveurs Jules- Clément Chaplain et Oscar Roty. Ce dernier est passé à la postérité grâce à sa Semeuse (1898), gravée à l’origine sur les monnaies de 50 centimes à 5 francs. Les artistes s’inspirent désormais d’un répertoire thématique varié proposé par les nouveaux courants artistiques de l’époque : Art Nouveau, naturalisme symbolique, néo-classicisme et impressionnisme. Les artistes lyonnais Claudius Linossier, Louis Muller et Marcel Renard, recherchent l’innovation : ils utilisent des traits et des reliefs saillants associés à un cadrage serré quasi cinématographique qui donnent toute leur puissance aux compositions de leurs médailles.
La médaille, reflet de la société
Scènes de famille, portraits d’industriels, découvertes scientifiques, exploits sportifs et grands événements, les plaquettes et les médailles offrent un vaste panorama de la société de la fin des XIXe et XXe siècles. Les graveurs innovent et revisitent des thèmes antiques et médiévaux dont ils proposent des interprétations originales et vigoureuses : la médaille redevient alors un art à la mode.