Le musée Masséna est un musée municipal de la ville de Nice installé dans une des dernières villas de prestige du XIXème de la promenade des Anglais.
En 1919, le fils de Victor Masséna, André Masséna, cède la propriété à la ville de Nice sous condition qu’on y aménage un musée et que le jardin soit ouvert au public. Le musée Masséna est inauguré en 1921. Pendant des décennies, la villa Masséna est un musée consacré à l’histoire locale jusqu’à l’aube xxième siècle où s’impose un lourd chantier de rénovation. Après plusieurs années de restauration, il rouvre le 1er mars 2008.
À l’extérieur, des travaux de réaménagement permettent de restituer au jardin son plan d’origine dessiné par le paysagiste Edouard André. En nocturne, comme son voisin le Negresco, un puissant éclairage met en valeur ses façades historiques.
À l’intérieur, les salons retrouvent leur faste et chaleur d’antan comme avec l’ensemble de boiseries des premières années du xix ème siècle provenant du château de Govone situé près de Turin. Le mobilier principalement de style Empire décore ses salons.
Le nouvel aménagement, réalisé par l’architecte niçois Philippe Mialon, offre une surface d’exposition permanente de 1 800 m2. Le premier et deuxième étage présentent une approche chronologique et thématique de l’histoire de Nice de 1792 à 1939.
Le troisième et dernier étage accueille la bibliothèque de Cessole riche de milliers de documents, portant notamment sur l’histoire du Comté de Nice, de la Provence, de la Savoieet de l’Italie du Nord.
La bibliothèque
Cette pièce, qui servait initialement d’office, a été transformée en bibliothèque, à la suite du legs du chevalier Victor de Cessole.
Les Spitalieri de Cessole, descendants de Madame de Sévigné, sont d’éminents collectionneurs, notamment Henry de Cessole (1810-1875) et son fils Victor (1859-1941).
En 1933, ce dernier offre à la Ville de Nice sa bibliothèque riche de plusieurs milliers d’ouvrages, de documents historiques et d’estampes, essentiellement consacrés au Comté de Nice. Il est alors décidé de l’installer dans cette pièce. Le chevalier fait exécuter des meubles d’inspiration Premier Empire. La bibliothèque est inaugurée en 1937.
Elle n’a cessé de s’enrichir, et occupe aujourd’hui des locaux plus vastes, au dernier étage de la Villa Masséna.
Les décors provenant du château de Govone
Les éléments décoratifs les plus remarquables de la villa Masséna proviennent du château de Govone, situé à une cinquantaine de kilomètres de Turin.
Sous la Restauration Sarde, il est la propriété de Charles-Félix (1765-1831), qui règnera sur le royaume de Sardaigne (dont Nice fait partie) de 1821 à 1831. Avec son épouse, la reine Marie-Christine (1779-1849), il renouvelle la décoration du château, faisant appel aux meilleurs artistes piémontais.
En 1898, la municipalité de Govone, devenue propriétaire du château, vend à un antiquaire décors intérieurs et mobilier dont le Prince d’Essling achète la plus grande partie. Ces éléments sont répartis dans la salle à manger, le salon des portraits, le grand salon et le bureau du Prince d’Essling. C’est le cas de la plupart des boiseries, et en particulier, des spectaculaires portes de Francesco TANADEI, surmontées de trumeaux dues à Carlo PAGANI, représentant les génies des Arts, des trophées militaires et des scènes mythologiques.
Le fumoir
Ce salon présente un plan carré à pans coupés. Les boiseries peintes des angles, à sujets mythologiques, datent de l’époque Directoire et proviendraient de l’hôtel de Roquelaure à Paris, commandées par Jean Jacques Régis Cambacérès (1753-1824). Les boiseries ont été complétées vers les années 1900.
On a disposé au centre de la pièce un guéridon à décor de sphinges en bronze doré (vers 1803), œuvre majeure de François-Honoré Jacob (1770-1841), principal ébéniste du 1er Empire. Sous Napoléon, il fit partie du mobilier du Palais des Tuileries à Paris, avant de garnir le château de Villeneuve-L’Etang, propriété de la duchesse d’Angoulême (1778-1851).
Les deux fauteuils et les deux chaises d’époque premier Empire estampillés Georges I Jacob (1739-1814) ont été fabriqués pour l’archi-chancelier Cambacérès, afin d’orner son hôtel du faubourg Saint-Germain.
Un secrétaire et une console 1er Empire sont disposés contre les murs. Cette dernière supporte un vase (vers 1800) attribué à Claude Galle (1759-1815), décoré d’une bacchante, de satyres et de centauresses.
Au fond de la pièce, les deux jardinières semi-circulaires datent également du 1er Empire, comme la pendule sur la cheminée, signée Lefèvre et Debelle (Paris), qui représente Diane chasseresse.