Nécessaire à thé, chocolat et café offert par Louis XV à la reine Marie Leczinska

Ce nécessaire, dont les pièces portaient les armes de la reine Marie Leczinska (1703-1768), maintenant effacées, fut réalisé à l’occasion de la naissance du Dauphin (père de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) en 1729. La plupart des pièces, oeuvres de Henry-Nicolas Cousinet, sont en argent doré. Elles témoignent de l’apparition du style rocaille. D’autres pièces, en porcelaine de Meissen et d’Extrême-Orient, révèlent la fascination pour cette matière dans la première moitié du XVIIIe siècle.

Nécessaire à thé, chocolat et café offert par Louis XV à la reine Marie Leczinska
© RMN / Jean-Gilles Berizzi

Un nécessaire pour tout type de collation

Le nécessaire que la reine Marie Leczinska reçut à l’occasion de la naissance du Dauphin est composé d’un grand nombre de pièces servant à prendre le thé, le café ou le chocolat, boissons encore considérées comme exotiques et qui jouissaient d’un réel succès à la cour.

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Le coffret comprend ainsi des objets en vermeil : une boîte à thé, une boîte à café, une chocolatière et son réchaud, une boîte à épices (car il était d’usage d’épicer le chocolat chaud), un moulin à café, un petit pot à crème en forme de coquille, un bougeoir, un passe-thé, une clochette, un entonnoir, une pince à sucre et une cuiller à long manche. Un moussoir en ébène accompagne la chocolatière.

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À cet ensemble ont été ajoutées d’autres pièces en porcelaine : deux bols à thé et leur soucoupe, une théière, deux tasses et deux présentoirs montés de vermeil, un sucrier. Ce nécessaire se trouvait dans le grand cabinet de la reine au château de Versailles et pouvait servir lors de voyages.

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Les pièces d’orfèvrerie

Les objets de vermeil sont marqués du poinçon de l’orfèvre Henry-Nicolas Cousinet, futur sculpteur du prince de Condé. Par les formes douces, renflées et dissymétriques, et par le choix des ornements, ces oeuvres témoignent de l’apparition du style rocaille dans l’art officiel. Le petit pot à crème adopte la forme d’une coquille, très évasée et à l’anse chantournée.

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La chocolatière au bec en forme de dauphin repose sur trois pieds également en forme de dauphins, allusion évidente à l’heureux événement. Elle est, en outre, ornée de petites guirlandes et d’une bouterolle de préhension à fleurs. Le traitement très fouillé de la ciselure est tout à fait emblématique de l’esprit rocaille et du savoir-faire de Cousinet. Le thème delphinal apparaît à plusieurs reprises sur d’autres objets de ce nécessaire ainsi que des ornements naturalistes comme les roseaux, vagues, coquillages et fleurs récurrents dans le répertoire ornemental rocaille.

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Les pièces de porcelaine

Les bols, les soucoupes, les tasses et la théière sont de provenances différentes. Certaines productions sont asiatiques, chinoises ou japonaises, d’autres sont issues de la manufacture de Meissen (Saxe), dont les premières réalisations tentaient d’imiter la porcelaine chinoise. Les deux bols et leurs présentoirs ainsi que la théière sont ornés de fleurs et de paysages évoquant des motifs chinois. Les deux tasses sont en porcelaine blanche unie et montée en vermeil.

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Les blancs de Chine étaient très appréciés et furent d’ailleurs imités par les manufactures européennes. C’est pourquoi il était d’usage de les monter, tout comme la plupart des œuvres extrême-orientales, en bronze doré ou en métal plus précieux comme c’est le cas pour le nécessaire du Louvre. La présence de ces objets dans le nécessaire de Marie Leczinska permet d’évoquer l’intérêt presque fantasmagorique de l’Occident pour l’Orient au XVIIIe siècle.

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En savoir plus:

https://www.louvre.fr

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