Si l’automate passionne les hommes depuis l’Antiquité, il connaît en France dans la seconde moitié du XIXe siècle un véritable Age d’or, marqué par une production variée (tableaux mécaniques, oiseaux chanteurs, androïdes, scènes sous globe…) et une grande créativité. De grands automatiers travaillent alors : Alexandre Théroude, Gustave Vichy, Jean Roullet et Ernest Decamps, Blaise Bontems, Jean-Marie Phalibois et Léopold Lambert. Selon leur nature, les automates servent à agrémenter les salons, sont des objets de collection ou alors de petits jouets automates pour les enfants. Reflets de toutes les évolutions techniques, ils sont pourvus de moteurs électriques au début du XXe siècle et servent alors de supports de publicité ou à animer les vitrines des magasins.
Les oiseaux mécaniques, dont le principe de fonctionnement est connu depuis l’Antiquité, sont aussi l’objet d’une production de très grande qualité dans les ateliers de Blaise Bontems ( 1814-1881). Celui-ci est passionné par la taxidermie et le chant des oiseaux depuis sa jeunesse. Après avoir été formé aux techniques de l’horlogerie, il conçoit de magnifiques oiseaux mécaniques pourvus d’un habillage de plumes et d’un mécanisme d’une grande virtuosité, permettant le mouvement et le chant. Ces oiseaux chanteurs remuent la tête, le bec et la queue tout en chantant, en continu ou par alternance.
Blaise Bontems améliore le mécanisme du chant et s’installe rue de Cléry en 1849, sous le titre d’«inventeur et fabricant d’oiseaux mouvants et chantants adaptés sur pendules, groupes et tableaux». Chercheur infatigable, c’est lui qui le premier a apporté à ce genre d’industrie le perfectionnement qui consiste a remplacer la boîte à musique par le véritable gazouillement de l’oiseaux reproduisant le chant particulier à chacun d’eux, le merle, le pinson, le canard, la fauvette, l’alouette, etc….
Le mécanisme du chant est relativement simple: un soufflet à double effet, actionné par un moteur à ressort, envoie de l’air dans un réservoir à pression. Celui-ci injecte l’air par l’intermédiaire d’une soupape dans un sifflet à l’intérieur duquel coulisse un piston commandé par une came. Une deuxième came commande la soupape d’admission d’air du réservoir dans le sifflet. La combinaison de ces deux fonctions donne le chant de l’oiseau.
Les Bontems fabriquèrent sur ce principe des tabatières, de nombreuses cages, mais aussi des buissons animés d’oiseaux sautant de branches en branches qui firent leur réputation. C’est à l’époque un objet de luxe. Le client a le « choix entre l’espèce de volatile, le ramage, les mouvements, le plumage et différentes sortes de feuillages et de fleurs.
Reprise par la famille, la maison Bontems a continué de produire des automates jusque dans les années 1960..