Chaque mois, un objet de Proantic nous livre ses secrets ! Un objet ou un meuble qui présente un intérêt par sa rareté, son usage, son mode de fabrication, son auteur, son contexte historique….
Paire de chaises à l’étrusque en acajou, plaquage d’acajou,
Estampille de Georges Jacob
Epoque : Fin de l’époque Louis XVI – années 1790.
Galerie GSLR Antiques sur Proantic
1) Les chaises portent sous la ceinture l’estampille G. IACOB utilisée entre 1765 et 1796.
Georges Jacob , reçu maître en 1765, est le plus célèbre et aussi le plus prolifique des menuisiers en sièges du XVIIIème français. Il est le fondateur d’une dynastie ; deux de ses trois fils, Georges II Jacob (1768-1803) et François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770-1841), seront menuisiers et ébénistes, puis son petit-fils Alphonse Jacob-Desmalter (1799-1870) prolongera la renommée du nom de Jacob jusqu’au règne de Louis Philippe.
Etabli d’abord rue de Clery, la rue des artisans du siège au XVIIIème, Georges Jacob transporte ses ateliers rue Meslée en 1775. C’est là que se déroulera la période la plus notable de sa carrière, et que seront exécutées les grandes commandes royales.
Depuis le règne de Louis XV jusqu’au Consulat, Georges Jacob est l’un des plus grands menuisiers en sièges, avec un immense succès de son vivant notamment en tant que fournisseur du Garde-Meuble de la Couronne. À la fin des années 1780, Georges Jacob réalise des sièges inspirés de l’antiquité greco-romaine, conseillé par le peintre David et par les ornemanistes Percier et Fontaine.
On lui attribue de nombreuses évolutions :
-le pied Jacob, par ce terme il faut comprendre des pieds en console.
-l’emploi de l’acajou en menuiserie.
-les dossiers ajourés.
-les pieds en carquois que l’on retrouve sur de nombreuses commande de la reine Marie Antoinette.
-l’assise en fer à cheval.
-le siège curule inspiré des sièges de l’Antiquité Romaine.
Les sièges sortis de l’atelier de Georges Jacob se reconnaissent, notamment, par la très grande qualité de leur exécution, les proportions toujours parfaites.
2) Le style à l’étrusque
Le style étrusque est un style néo-classique, inspiré librement de l’art étrusque, théorisé, entre autres, par les frères Robert et James Adam, décorateurs britanniques du XVIIIème siècle, dans la mode romantique du temps pour les ruines et vestiges antiques née principalement de la découverte des ruines de Pompéi vers 1750.
Il toucha la décoration des pièces (peintures murales), le mobilier, la joaillerie à la fin du XVIIIème et pendant le XIXème siècle, sans réalisme historique.
Cette paire de chaises est typique du style dit à l’Etrusque, très en vogue à la fin du XVIIIe siècle et directement inspiré des pièces de fouilles de l’antiquité greco-romaine. Georges Jacob, à la pointe de la mode, fut un des initiateurs de ce style nouveau en créant les premières chaises en acajou dites à l’anglaise pour le Comte de Provence à Versailles. Il lance le style étrusque en concevant le mobilier « à l’etrusque » en acajou sculpté, livré en 1788 pour la laiterie du Château de Rambouillet.
Ces chaises dites Klismos sont une production sophistiquée produite avec une volonté « archéologique » de « vrai retour à l’antique. D’un style très pur, elles sont des prototypes du style nouveau, un précurseur de ce qui deviendra ensuite le style Empire, l’oeuvre d’un grand « designer » du XVIIIe siècle ! Tout est pensé dans les proportions, motifs, éléments du décor.