Paire de chenets en bronze dits aux dracènes


Cette paire de chenets en bronze patiné figure deux imposants dragons de sexe féminin.
Conçus pour tenir les bûches quelque peu en hauteur au-dessus du feu, les chenets en bronze de ce genre sont destinés, depuis le XVIᵉ siècle au moins, à « orner les cheminées des palais aristocratiques ». Il faut alors imaginer ces deux dracènes comme surgissant parmi les flammes de l’âtre d’une demeure princière.

Les détails de la sculpture de ces dracènes, leurs larges pattes griffues, leurs rides sur la poitrine, les rémiges de chaque aile, le modelé de leur tête : tout indique la manière d’un artisan désireux d’impressionner autant par la forme de son œuvre que par sa propre virtuosité.

Paire de chenets, Italie. XVIIIᵉ siècle. (c) Galerie Lamy Chabolle, Proantic

Cette paire de chenets appartient ainsi, par la technique comme par le style, au bestiaire fantastique italien des XVIᵉ et XVIIᵉ siècles. Elle y figure parmi les célèbres dragons en bronze des grands sculpteurs du Cinquecento et du Seicento : celui de Severo de Ravenna au Museo Correr à Venise ou bien ceux des chenets aux dragons du Victoria & Albert Museum, attribués à Giuseppe de Levis. Ces chenets aux dracènes peuvent aussi être rapprochés d’un dragon en bronze, exposé au Metropolitan Museum de New York et attribué au fondeur Giacomo Laurenziani. James Draper, alors conservateur des sculptures européennes du Metropolitan, compare la tête de ce dragon aux bronzes de la Fontaine des Dragons du Palais apostolique de Lorette, qui sont de la main des sculpteurs Tarquinio et Pietro Paolo Iacometti.

Ces chenets aux dracènes s’inscrivent à la même histoire de la sculpture en bronze de la Renaissance en Italie ; mais la qualité de leur fonte et de leur patine semble indiquer une réalisation plus tardive, probablement au XVIIIᵉ siècle.

Paire de chenets, Italie. XVIIIᵉ siècle. (c) Galerie Lamy Chabolle, Proantic

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