Paire de grands pots pourris d’après Gouthière, 1830

Cette importante paire de pots-pourris est d’après le modèle originel de Pierre Gouthière ( 1732,1813 ), donc celui au modèle du célèbre « fourneau à parfum » du Duc d’Aumont aujourd’hui conservé à la Wallace Collection de Londres ( en jaspe rouge).Il fut acheté par Marie Antoinette en 1782.

Nos pots-pourris sont en Athénienne. Le socle a trois paires de petits pieds jumelés en torsades, une plaque de marbre ronde portant les trois grands pieds et un petit amas de baies en son centre.
Les trois portants sont creusés de frises, ceints en partie basse d’une ceinture cintrée et ajourée. Ces portants s’élargissent en volutes et en mascarons de faunes et sont liés de larges guirlandes de fleurs.

Un serpent entre les pieds est en spirale la tête vers le bas, bouche ouverte comme pour manger les baies, comme le modèle originel décrit plus haut, des pots pourris ultérieurs seront fait avec le serpent la tête vers le haut.
Sous la vasque en marbre une frise de fleurs et feuilles est en rosace centrée sur une baie pendante.
La vasque de marbre est en forme de cratère à larges cannelures. Le col est orné d’une galerie ajourée qui leur donne leur dénomination de pots-pourris.

Paire de grands pots pourris d’après Gouthière 1830.
Antiquités Garnier, Proantic


Ces beaux objets sont servis par une ciselure profonde et ferme et le beau marbre Campan vert ( mais difficile à rendre en photo, où il paraît grisé).
On notera des chiffres d’inventaire frappés sous le fond.
Le dessin donc le modèle ayant plu , ces pots pourris furent refaits au XIXème siècle avec certaines différences et lacunes ( pieds, détails des guirlandes…).
Les nôtres reproduisent in extenso le modèle acquis par la Reine Martyre , ce qui n’est pas le cas de la plupart des quelques autres reproductions du XIXème et sont donc rares .

Paire de grands pots pourris d’après Gouthière 1830.
Antiquités Garnier, Proantic

Pierre Gouthière (1732-1813) est un ciseleur-doreur français du XVIIIe siècle. Il est l’un plus grands bronziers français, son habileté extrême a donné naissance à des grands chefs-d’œuvre des arts décoratifs du règne de Louis XVI.

La réputation de Gouthière comme ciseleur et comme doreur (il est l’inventeur de la dorure au mat qui donnait au bronze l’apparence de l’or) s’affirma très rapidement. Grâce à la protection du duc d’Aumont, il obtint de travailler pour les Menus Plaisirs du roi ; en particulier, en 1770, au célèbre coffre à bijoux offert à la dauphine pour son mariage. Cette première grande commande indique l’activité propre de Gouthière : il interprète dans le métal, en fondant, en ciselant et en dorant, des modèles dessinés par des architectes (Bélanger, Ledoux) ou modelés par des sculpteurs (Houdon, Boizot).

Paire de grands pots pourris d’après Gouthière 1830.
Antiquités Garnier, Proantic

L’habileté du ciseleur-doreur vient de l’adaptation au métal du modèle proposé qui oblige à une transposition, qui exige de la précision dans la ciselure et une grande qualité dans la dorure. Gouthière maîtrisait parfaitement ces différentes techniques, ce qui explique les nombreuses commandes qu’il reçut de l’administration des Bâtiments du roi (cheminée du pavillon de Mme du Barry à Fontainebleau, actuellement à Versailles) ou de grands personnages (duc d’Aumont, duchesse de Mazarin, Mme du Barry pour Louveciennes). Il travaillait également en collaboration avec des ébénistes comme Riesener ou Martin Carlin. Ruiné parce qu’il ne reçut pas de Mme du Barry les sommes importantes qu’elle lui devait, il ne travailla plus guère après 1788.

Vous aimez aussi