De tous les palais impériaux d’été qui se trouvent à quelques kilomètres de Saint-Pétersbourg, celui de Pavlovsk est l’un des plus séduisants. Construit au XVIIIe siècle dans un style palladien par l’architecte Charles Cameron, il fut offert par Catherine II à son fils, l’empereur Paul Ier. Le palais fut ensuite agrandi dans les années 1790 par l’architecte attitré de l’empereur Paul, Vincenzo Brenna, qui fut aidé de l’impératrice Marie Feodorovna pour les décorations intérieures.
Le grand-duc et son épouse, Maria Feodorovna , entreprennent un voyage en Europe qui va durer plus d’un an. Passionnés par l’art français, le couple va alors multiplier les achats chez les meilleurs artisans parisiens. Des meubles de marqueterie chez l’ébéniste David Roentgen, plus de 200 sièges commandés au menuisier Georges Jacob, quatre grandes toiles d’Hubert Robert, des tentures de soieries de Lyon en grand nombre, des tapisseries des manufactures des Gobelins et de Beauvais, des pendules de bronze doré et des porcelaines de Sèvres vont alors être achetés ou commandés en France et prendre ensuite la route de la Russie afin de meubler leur nouvelle demeure. Le couple princier va ainsi se constituer la plus grande collection de mobilier français en Europe.
Apres l’assassinat de Paul Ier, le palais perd son statut de résidence impériale officielle et tombe peu à peu en désuétude et est presque rasé pendant la Seconde Guerre Mondiale. Remarquablement restauré dans l’après-guerre, le Palais de Pavlovsk a aujourd’hui retrouvé sa superbe et est un pilier de « l’Anneau d’Argent » entourant la ville de Saint-Pétersbourg.
Le palais comprend plus de cinquante salles et pièces d’habitation richement décorées. Andrei Voronikhine et Carlo Rossi participèrent à l’aménagement intérieur du palais. Le premier le remania en 1803 après un incendie, tandis que le second créait une série d’intérieurs en 1820.
La majorité des salles d’apparat du palais se trouvent dans les corps central du bâtiment, au premier étage : la salle Italienne, située sous la grande coupole qui couronne l’édifice est revêtue de marbre blanc et ocre rouge, et de bronze ; la salle Grecque, qui lui est contiguë, en forme de péristyle antique aux colonnes d’ordre corinthien, de couleur gris vert. Les salles de la Guerre et de la Paix font suite à la salle Grecque. Leur aménagement recherché repose sur la communion du marbre blanc artificiel des murs et de la dorure étincelante des éléments décoratifs de la voute.
Une série d’intérieurs remarquables par leur unité artistique méritent encore l’attention : les appartements de Maria Fiodorovna (Bibliothèque, Boudoir, Chambre à coucher d’apparat) et ceux de Paul I (Petit Cabinet, Bibliothèque, cabinet des Tapisseries). Ici l’ameublement est d’un enchevêtrement complique de bronze dore et de cristal, vases, pendules, candélabres, girandoles, appliques, etc. De beaux parquets constituent de bois d’essences rares et de nombreuses sculptures de marbre agrémentent chaque pièce.
L’architecture intérieure mêle diverses influences néo-classiques : égyptiennes, grecques, italiennes. Le vestibule égyptien met dans l’ambiance. Au premier étage, la salle italienne – ou rotonde – et la salle de bal – ou salle de dans – sont richement ornées. Une autre partie de la visite s’effectue dans les appartements de Maria Fiodorovna : bibliothèque, chambre d’apparat, boudoir. La Grande Salle du Trône est la pièce la plus impressionnante. Outre ses 400 m², on remarque le ciel, les colonnes et les balcons peints au plafond qui donnent l’illusion d’élever la pièce. Au deuxième étage, différentes pièces contribuent à donner un aperçu des intérieurs du XIXe siècle.
On y admirera en particulier le superbe vestibule égyptien bordé de statues pharaoniques, de médaillons du zodiac ou encore la salle grecque, évoquant un temple antique. Après la beauté des salles, on appréciera une promenade bucolique dans le domaine verdoyant, auprès de la rotonde et au long des allées ombragées.