Pavillon de Vendôme

Le Pavillon de Vendôme, la plus séduisante des folies héritées du Grand Siècle, fut édifié sur l’ordre de Louis de Mercoeur duc de Vendôme pour abriter ses amours passionnées avec Lucrèce de Forbin Solliès dite « la Belle du Canet ».

La construction de hôtel particulier commença en 1665 sur les plans de l’architecte parisien Antoine Matisse. Les travaux de sculpture, confiés à des maîtres sculpteurs aixois, se prolongèrent jusqu’en 1669. Pierre Pavillon réalisa l’élévation des façades, tandis que les atlantes qui orne la clef de la porte d’entrée sont de Jean-Claude Rambot.  Au milieu du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Van Loo y établit son atelier.

Entourée d’un somptueux jardin à la française, la façade principale du pavillon superpose les trois ordres classiques et est ornée de superbes atlantes baroques, de guirlandes de fruits et d’un mascaron qui aurait, dit-on, les traits de la Belle du Canet.

Le pavillon de Vendôme illustre l’un des plus beaux exemples de l’architecture classique en Provence. Construit  avec de la pierre jaunâtre des carrières de Bibémus, le bâtiment ne possédait à l’origine qu’un seul étage avec une grande frise supportant un toit à la Mansart en ardoise percé de lucarnes ajourées. Les carrosses pouvaient accéder directement à l’intérieur du pavillon grâce à des arcatures ouvertes au rez-de-chaussée. Considérablement remanié au XVIIIème siècle, le pavillon fut surélevé d’un étage et son toit fut couvert de tuiles romaines. Les ouvertures au rez-de-chaussée furent fermées. Les ornements extérieurs superposent des pilastres de style dorique au rez-de-chaussée, ionique au premier étage et composite au deuxième étage.

Les deux atlantes baroques (allégories de l’Aurore et du Crépuscule), réalisés dans de la pierre blanche de Calissanne, encadrent l’entrée principale et soutiennent un balcon aux ferronneries d’origine. Ils ont été réalisés par le sculpteur Jean-Claude Rambot avec la participation du sculpteur Pierre Pavillon. Les guirlandes de fruits et le mascaron du portail représentent l’été. Sur les deux consoles de pierres du deuxième étages figuraient jusqu’à la Révolution les bustes du roi et du dauphin.

L’escalier d’honneur est particulièrement remarquable. Celui-ci, datant du XVIIIème siècle, possède une rampe d’appui en fer forgé. Des sculptures en gypseries, sphinx, guirlandes, putti et aigles composent son décor. Certaines salles présentent des plafonds peints, datant du XVIIIème siècle et sont tapissées de cuir de Cordoue.

Le pavillon de Vendôme conserve plusieurs portraits et dessins des XVIIème et XVIIIème siècles. Le mobilier se compose notamment d’un ensemble provençal, ainsi que d’une commode estampillée Foullet. Le pavillon conserve également des faïences de Moustiers des XVIIème et XVIIIème siècles.

Le jardin à la française du pavillon de Vendôme a été reconstitué d’après des documents gravés du XVIIe siècle.  Il est orné en son centre d’une fontaine circulaire ornée d’un putti. Des quatre pavillons d’angles qui cantonnaient autrefois le jardin, deux seuls nous sont parvenus, dont l’un a été transformé en chapelle au XIXème siècle.

Acheté en 1906 par un amateur éclairé, Henri Dobler lègue une partie de ses collections à la ville d’Aix-en-Provence pour en faire un musée.

Le pavillon fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 27 Mars 1914, et abrite aujourd’hui des expositions d’art contemporain. Le jardin fait lui l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 15 Octobre 1953.

En savoir plus:

Pavillon de Vendôme 
13 rue de la Molle – 32, rue Célony- Aix-en-Provence

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