Après trois années de travaux, le musée de la Céramique dévoile aujourd’hui son nouveau parcours des collections permanentes. L’hôtel d’Hocqueville, doté de superbes décors néoclassiques, a retrouvé son lustre et une atmosphère chaleureuse qui plonge le visiteur dans un cadre intime pour découvrir, sur trois niveaux d’exposition, une histoire de la céramique européenne, du XVe siècle aux années 1930.
Les salles, repeintes dans des tonalités claires, sont équipées de nouvelles vitrines dessinées par le muséographe Didier Blin. Des pièces de mobilier ainsi que des tableaux du XVIIIe siècle ponctuent les salons et leur insufflent une vie nouvelle. Les accrochages ont été harmonieusement repensés et enrichis par de nombreuses œuvres sorties des réserves ainsi que par des dépôts généreusement consentis par Sèvres-Cité de la céramique et le Musée des Arts décoratifs, à Paris.
Au second, le salon Louis XVI réunit à présent les peintures et sculptures de faïence de Rouen, dont les monumentales Sphères céleste et terrestre. Alternant avec la présentation en vitrines, des salles mettent en scène, dans des intérieurs restitués, la valeur d’usage de ces objets. Une table dressée en faïence de Rouen pour le service des desserts, à la fin du XVIIIe siècle, rend ainsi compte des relations entretenues entre les pièces de table. Plus loin, un cabinet est dédié au thème de la toilette. Sur une table juponnée de linon et de mousseline sont ainsi disposées les pièces, en faïence de Rouen, en argent, en verre et en bois naturel ou laqué, employées pour la toilette dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Riche de plus de cinq mille pièces, le musée conserve la plus importante collection publique française de faïences produites à Rouen. Il dresse ainsi un panorama complet de la faïence rouennaise, du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, et en expose les plus beaux fleurons : carreaux de pavement de Masséot Abaquesne du XVIe siècle, grands plats d’apparat en camaïeu bleu du début du XVIIIe siècle, pièces à décor rayonnant rouge et bleu ou décorées à l’ocre niellé, peintures et sculptures monumentales en faïence comme les exceptionnelles Sphères céleste et terrestre de Pierre Chapelle (1725) ou la série des bustes des Saisons (1730).
Si la faïence de Rouen représente plus des deux tiers des collections, le musée conserve aussi de remarquables ensembles d’autres centres tels que Delft, Nevers et Lille qui permettent de replacer cette histoire locale dans le contexte plus général de la céramique européenne, des majoliques italiennes du XVe siècle aux créations de la manufacture de Sèvres des années 1930.