La technique du sablé, aujourd’hui disparue, est restée longtemps un réel mystère.
A la fin du XVIIème siècle on voit apparaître en France des objets d’une totale perfection, qui vont se développer au XVIIIe siècle et se poursuivre dans la première moitié du XIXème siècle.
Ni tissées, ni tricotées, ni crochetées, on compte plus de 150 minuscules perles (environ 1mm) au centimètre carré. Le nom » sablé » veut simplement rappeler que les objets raffinés qui en sont faits, sont recouverts de perles aussi fines que le sable.
Des recherches récentes ont pu établir avec certitude que le sablé consiste en une technique qui allie l’enfilage au nouage, plus proche de certains points de dentelle que de la broderie. Disposées en quinconce, les minuscules perles forment une mosaïque serrée.
L’enfilage est fait sur des fils de soie, disposés en rangée en respectant le motif souhaité. Ces fils sont ensuite tendus sur un cadre puis les rangées de perles sont reliées les unes aux autres par un réseau noué qui positionne chaque perle et donne une stabilité au tissu ainsi obtenu. Les motifs décoratifs sont faits de fleurs, de personnages ou d’animaux, accompagnés parfois d’une dédicace.
Ce minutieux travail va être appliqué à quelques objets précieux et élégants tels des coffrets, pochettes, bourses ou aumônières, reliures de carnet, étuis nécessaire, voire des chaussures ou des parements de costume.
La production est si peu importante qu’on l’attribue à des mains anonymes, à des couventines ou aux dames de la noblesse. Destiné dès le XVIIIème à la haute société et parfois également réalisé par des mains princières, on dit aussi que cet art a été enseigné, sur les conseils de la marquise de Maintenon, aux pensionnaires de la Maison royale de Saint Cyr, chargée de l’éducation des jeunes filles nobles et pauvres. Cet art se développe dans la première moitié du XIXème siècle avant de s’éteindre.
Texte d’information galerie DESARNAUD