Le service dit aux oiseaux de Buffon du duc d’Orléans

Le Duc d’Orléans (1747-1793), cousin de Louis XVI  aimait recevoir chez lui, pour des «grands soupers», après les représentations à l’opéra. Il commanda pour sa résidence du Palais Royal à Paris, un service de porcelaine à la manufacture impériale et royale de Tournai qui ne fut jamais honorée car la révolution fit son oeuvre entre-temps.

(c) Lenne laurence. Galerie Art et Patrimoine.

La raison pour laquelle le duc d’Orléans s’adressa à la manufacture de Tournai plutôt qu’à la manufacture de Sèvres tient probablement au prix inférieur de la porcelaine de Tournai. Le service du duc d’Orléans comprenait le nombre considérable de 1 593 pièces. En comparaison, le service de Sèvres comportant le plus grand nombre de pièces est celui livré à Catherine II de Russie et il était composé de 706 éléments. Le service mythologique de Louis XVI comptait 493 pièces. Le seul service plus important en porcelaine européenne est le service aux cygnes du comte de Brühl réalisé à Meissen entre 1737 et 1741 (2.200 pièces).

(c) Pescheteau-Badin

Cet ensemble prestigieux composé de 27 formes différentes, certaines en diverses grandeurs, témoigne des usages de la table au XVIIIe siècle puisqu’il comprend des pièces utilisées pour le dîner qui comprend généralement plusieurs services, ( Assiettes, beurriers, coquetiers, pots à jus, salières, sucriers et plats divers)  et pour les repas en chambre (écuelles à bouillon), mais également certaines servant au salon pour la consommation de boissons chaudes servies au salon : thé, café, chocolat.

(c) Musée Art et d’histoire

Le service « aux Oiseaux de Buffon » témoigne  du goût du XVIIIe siècle pour les sciences naturelles et les curiosités.   Ses décors s’organisent en effet autour de représentations d’oiseaux directement empruntées à l’Histoire naturelle du naturaliste Buffon (1707-1788), publiée entre 1770 et 1786, et dont les planches en couleurs consacrées aux volatiles ont été réalisées par François-Nicolas Martinet (1731-1800). Les décors sont placés au centre de la pièce ou dans un cartouche inséré dans la bordure néo-classique , pourvus de paillettes et de petits insectes.

(c) Musée Art et d’histoire

Après la Révolution le service fut dispersé, une grande partie du service du duc d’Orléans (594 pièces) fut achetée en 1803 et 1806 par le prince de Galles par l’intermédiaire du marchand Robert Fogg. Aujourd’hui 565 porcelaines du service sont toujours conservées dans les collections royales anglaises au château de Windsor, les 29 pièces manquantes ayant probablement été offertes par la Couronne britannique

 

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