Soyer, une lignée d’émailleurs parisiens, vers 1867-1914

Spécialisée dans l’art des émaux peints, la famille Soyer s’illustre pendant un demi-siècle dans des styles variés, du Néo-renaissance à l’Art nouveau. Le fonds de dessins préparatoires du musée d’Orsay donne un aperçu du processus de création et de l’œuvre de cette lignée d’émailleurs parisiens.

Théophile Soyer, Paul Soyer Modèle pour vase émaillé, vers 1900 © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

L’émail peint fait partie des savoir-faire anciens que les artistes redécouvrent dans la deuxième moitié du XIXe siècle. À la suite de Claudius Popelin qui publie L’émail des peintres en 1866, Paul Soyer, ciseleur de formation, se spécialise dans la technique des émaux peints « à la façon de Limoges ». Il crée rapidement une entreprise qui s’illustre dans les salons et les expositions et reçoit notamment une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1878.

Théophile Soyer, Paul Soyer Modèle pour vide-poche, vers 1900 © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Après celle de 1889, son fils Théophile, formé aux Beaux-Arts, reprend l’affaire familiale avec son épouse Lucie Dejoux, elle-même émailleuse. Leur fille, Jeanne, formée très jeune par ses parents, devient très vite « la meilleure ouvrière de la maison ».

Théophile Soyer Modèle de décor pour un vase, vers 1900 Musée d’Orsay Don, 2009 © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

L’accrochage propose une sélection de dessins préparatoires, témoins de l’inventivité des Soyer et de leur aptitude à assimiler les goûts de leur époque. Jusqu’en 1914, ils restent ainsi fidèles à l’historicisme tout en développant une production Art nouveau, inspirée par la nature et les figures féminines. Ces dessins permettent également d’observer le processus de la fabrication des objets, du choix des métaux pour la réalisation des formes à celui des couleurs pour l’émaillage.

Théophile Soyer, Paul Soyer Modèle pour décor, vers 1900 © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Qualifiée, non sans ironie, par Lucien Falize, d’« usine à émaux », la maison Soyer établie à Paris, rue Saint-Sauveur,  est  florissante. Un livre de stock permet d’entrevoir son activité intense, la grande diversité de ses créations et l’ampleur de ses réseaux de vente.

Accrochage Musée d’Orsay jusqu’au 22 octobre 2023

Vous aimez aussi