Statue représente la déesse Minerve ou Bellone. Dans une attitude de contrapposto, la déesse est représentée avec un harnais «alla antica» réprésentatif de son statut, soient un plastron orné d’une tête de satyre, un bouclier à la tête de Méduse, casque dit bourguignotte avec plumet, lanières de cuirs ou pteruges protégeant épaules et hauts de cuisse, de son bras gauche manquant, elle tenait probablement une lance …
L’artiste s’oriente vers une traduction plastique, toute ornementale et abstraite de la figure humaine : un corps allongé aux proportions exagérées empruntant de légères flexions latérales et dissymétriques, de part et d’autre de l’axe du corps.
Cette statue, est à mettre en rapport avec les réalisations des ateliers de huchiers et d’imagiers de la seconde Renaissance française du quatrième quart du XVIe siècle.
Elle s’inspire grandement des estampes publiées après 1560 par les burinistes français, tels que Jacques Androuet du Cerceau ou Etienne Delaune dans le prolongement des apports italiens du Rosso et de ses estampes ou encore d’un Tempesta, traduction contemporaine des canons de la statuaire antique.
La diffusion de l’image par ce support, qu’est l’estampe, permit une grande utilisation des sujets mythologiques pour l’ornementation du mobilier, des décors intérieurs et la statuaire.
Au-delà de l’estampe, nous retrouvons cet élément sur la porte d’une armoire conservée dans les collections du Musée du Louvre (Bourgogne, vers 1600)