Créée en 1758, l’entreprise des frères Susse est devenue une fonderie et un éditeur d’art dès le début du 19e siècle. Ces origines lointaines font de Susse Fondeur la plus ancienne fonderie d’art française encore en activité.
Les deux frères Susse, Nicolas et Victor, commencèrent par commercialiser des petits bronzes dans leur papeterie du passage des Panoramas à Paris.
Beaucoup de ces accessoires étaient réalisés en bronze, c’est ainsi que progressivement les frères Susse et leur descendance se sont orientés vers la fonte et l’édition d’objets en bronze, puis de sculptures.
On trouve trace de leur nouvelle activité de fondeurs d’art en 1839, ils éditent un petit catalogue de leur production. C’est leur premier contrat important avec un sculpteur de renom, James Pradier, qui lance en 1841 leur entreprise. C’est à partir du milieu du 19e siècle que l’activité est entièrement dévouée au bronze et à la sculpture.
En 1847, ils utilisent le procédé de réduction Collas-Sauvage qui permet la réalisation de petits bronzes d’ameublement, reproduisant des œuvres célèbres.
Sous le Second Empire, la maison prospère grâce à de nombreux artistes complétant son catalogue. Nicolas et Victor étant morts, c’est Albert Susse qui continue l’activité, s’appuyant sur deux magasins de vente dans Paris. Un troisième s’ouvrira dans les année 1900 au no 13 boulevard de la Madeleine. La maison Susse possède alors l’exclusivité d’artistes comme Pierre-Jules Mêne, Auguste Cain, Pierre-Nicolas Tourgueneff, Evgueni Alexandrovitch Lanceray, et édite également Louis-Ernest Barrias, Jules Dalou, Alexandre Falguière ou Mathurin Moreau. Susse frères édite également en marbre des œuvres de Jules Dalou deJean-Baptiste Carpeaux .
Beaucoup plus tard dans les années 1950, André Susse agit en visionnaire, il stoppe les éditons et met au service des artistes contemporains tout le savoir-faire de la fonderie.Cette démarche nouvelle séduit la nouvelle vague, dans l’atelier on croise, Miro, Giacometti, Germaine Richier, Max Ernst, Emile Gilioli … Aujourd’hui, la fonderie Susse entretient son savoir faire en le mettant au service des successions des plus grands artistes tout en se rapprochant des jeunes talents d’aujourd’hui.
Depuis leur déménagement en janvier 2013, les ateliers de fonderie sont situés au no 19 rue Perrot à Malakoff. De nombreux artistes contemporains y ont été fondus, parmi lesquels Olivier Babin, Elsa Sahal, Mark Handforth, Alessandro Montalbano, sylvie Fleury, Wang Keping, Boris Lejeune, Agnès Bracquemond, Pierre-Edouard et Sam Szafran.
En 2015, la fonderie ouvre une nouvelle galerie d’exposition aux 56-62 galerie de Montpensier à Paris. La fonderie Susse a reçu le label « Entreprise du patrimoine vivant ».
Le savoir faire de la fonderie Susse se raréfie d’autant plus qu’il se répartit à travers 6 métiers différents : le mouleur, le mouleur sable, le mouleur cire, le fondeur, le ciseleur, le patineur. Certains des collaborateurs de l’entreprise totalisent plus de 35 ans d’expérience. Deux techniques traditionnelles sont pratiquées : la fonte à la cire perdue et la fonte au sable.
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