Table-console de milieu en bois doré reposant sur quatre pieds en galbés, les sabots étant sous forme de pattes de biche. La console est richement sculptée de feuilles d’acanthe et de fleurettes sur fond quadrillé gravé sur la partie basse. La ceinture présente sur toutes ses faces un décor à la Bérain et un fond brété. La table est ornée au centre de la ceinture des deux côtés par un trophée en cartouche orné d’un carquois et d’une torche. Sur les traverses latérales, un autre cartouche ovale forme cul de lampe. La console ouvre par un tiroir latéral.
Elle est surmontée par un dessus de marbre rouge de Belgique.
Epoque Régence
Les petites tables de milieu sont aujourd’hui d’une grande rareté. Nous pouvons néanmoins signaler une table similaire à la nôtre, présentée chez Christies le 16 décembre 2008.
La forme de cette console présage l’apparition des tables volantes dont la production devient commune sous Louis XV.
Nous pouvons plus spécialement rapprocher notre table de la typologie de celles dites en cabaret, que ce soit par sa taille ou par son plateau de marbre, facile à nettoyer si destiné à accueillir des boissons. Habituellement coiffée d’un plateau en bois, la table-cabaret peut aussi être en effet couverte d’un marbre, comme l’inventaire des ateliers d’Oeben en atteste : « une table à cabaret … sur le dessus de laquelle est un marbre blanc garni d’une moulure de bronze » (Guiffrey, « Inventaire de Jean-François Oeben », p.330).
La console de milieu est un élément décoratif qui apparaît très tôt dans les grandes demeures. Son plateau de marbre et le soin apporté à son décor toutes faces lui assurent d’être en vue dans l’agencement des intérieurs où se développe un art de vivre de plus en plus délicat au cours du XVIIIe siècle.